
Jour J pour la proclamation officielle des résultats du second tour de l’élection présidentielle par la Haute Cour Constitutionnelle.
Tout le pays retient son souffle en attendant l’Arrêt de la HCC portant proclamation des résultats du scrutin du 19 décembre 2018. L’attention est focalisée sur Ambohidahy où un important dispositif de sécurité est mis en place. Les rues adjacentes au siège de la haute juridiction vont être fermées à la circulation. Il faudra montrer patte blanche pour franchir le portail et entrer dans la salle de proclamation dont la capacité d’accueil est limitée.
« Elu Président ». Le suspense sera à son comble lors de l’énoncé du dispositif de l’Arrêt qui débutera par la formule classique « Par ces motifs ». La Cour va arrêter le nombre total des inscrits, le nombre des votants, le nombre des bulletins blancs et nuls, le nombre des suffrages exprimés et le taux de participation. Et ce, avant de donner les nombres de voix et les pourcentages obtenus respectivement par les deux candidats. Sur fond de Garde Républicaine sable au clair, le président de la HCC va ensuite proclamer « élu Président de la République » le candidat qui a obtenu le plus grand nombre de voix.
Feuilles de dépouillement. Avant tout cela, la HCC se prononcera notamment sur les 305 requêtes puisque son Arrêt doit être motivé. Sans oublier de procéder aux vérifications et au contrôle de légalité. Dans un communiqué publié hier, le juge électoral de faire savoir que « comme lors du premier tour de l’élection présidentielle, depuis la réception des premiers plis électoraux récupérés auprès des SRMV ou de la CENI, la Haute Cour Constitutionnelle a commencé à procéder à une vérification systématique des procès-verbaux et des feuilles de dépouillement de tous les bureaux de vote sans exception ».
Sincérité du vote. Le communiqué d’expliquer que « les anomalies et autres irrégularités font l’objet de traitement pour correction. En cas d’anomalie grave, la Cour procède à la demande de documents électoraux complémentaires, pouvant aller jusqu’à réclamer les bulletins de vote en vue de procéder à un nouveau comptage. La Cour procède de la même manière basée sur le professionnalisme et l’impartialité pour le traitement des requêtes. Toutes les opérations sont menées afin de faire respecter la sincérité du vote. Pour la Cour, le respect du choix des électeurs prime sur toute autre considération ».
Menaces. Face aux exigences et pressions de toutes sortes, la HCC de répondre que « les manipulations de l’opinion publique, mensonges, injures, diffamations, désinformations, tentatives d’influence directe ou indirecte, menaces sur l’institution ou sur les membres et autres, ne peuvent en rien entraver cette noble mission. La Cour n’est pas au service d’un candidat déterminé, des forces politiques, de toute organisation de la société civile, de toute croyance religieuse, etc… mais œuvre dans l’intérêt de la Nation dans son ensemble ». Et d’ajouter même que « la Cour a pris acte des appels au meurtre d’une candidate recalée au premier tour par les électeurs ». A son corps défendant de citer nommément la candidate n°24 Fanirisoa Ernaivo qui a brandi le spectre d’une justice populaire sur la tête de la HCC si cette dernière encore une fois, à déclarer « recevables mais non fondées, les nombreuses irrégularités et fraudes qui ont entaché le scrutin du 19 décembre 2018 ». Pour le juge électoral, de tels « appels au meurtre » constituent un mauvais …tour.
R. O