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mercredi, juillet 9, 2025
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Envahissement des importations : Des mesures de sauvegarde en faveur des industries victimes

Des industries locales tirent la sonnette d’alarme car elles se disent être menacées en raison de l’envahissement des produits d’importations sur le marché intérieur.

En effet, les prix de certains produits importés sont inférieurs à leur coût de revient, selon leurs dires. Ce qui a entraîné une baisse conséquente de leur part de marché. Face à cette situation, l’Autorité Nationale chargée des Mesures Correctives Commerciales (ANMCC), sous tutelle du ministère du Commerce, a menée des enquêtes depuis septembre 2018 sur trois produits importés, à savoir les pâtes alimentaires, la poudre de savon et la couverture. « A l’issue de cette enquête qui peut encore durer jusqu’à 9 ou  12 mois, des mesures de sauvegarde ont été prises en faveur des industries victimes, et ce, compte tenu de la situation qui s’avère alarmante. Il s’agit notamment de l’application de droits de douane additionnels de l’ordre de 30% pour les pâtes alimentaires importées, de 39% pour la poudre de savon importée et de 41% pour la couverture importée. Ces taux ont été obtenus suite au calcul de l’écart entre les coûts de revient des importateurs et le coût de production des industries locales. L’objectif est qu’il y ait une concurrence loyale entre les produits importés et ceux fabriqués localement. Cette mesure entre en vigueur à compter de demain, soit le mardi 15 janvier 2019 , même pour les produits provenant du COMESA», a annoncé Barthelemy, le directeur général de l’ANCC, lors d’une conférence de presse à son siège à Antanimena samedi dernier.

Tripler les emplois créés. Toujours dans le cadre de cette enquête, « nous avons entre temps visité les usines fabriquant ces trois produits concernés tout en contrôlant les fiches techniques de leurs machines dans le dessein de vérifier si celles-ci seront en mesure d’approvisionner systématiquement le marché local. Et c’est bien confirmé, puisque bon nombre d’entre elles ont limité leur capacité de production à 20% en raison de la baisse de leur part de marché. D’autres fonctionnent seulement pendant 8 heures par jour. Cependant, si leurs usines tournent 24 heures sur 24 heures, elles pourront tripler les emplois créés. Ce sera un des avantages de l’application de ces mesures de sauvegarde », a-t-il poursuivi.  A titre d’illustration, la société SOMACOU a une capacité de production d’un million de couvertures par an mais 150 000 pièces seulement sont vendues à cause de l’envahissement des couvertures importées de Chine sur le marché local. « Nos produits sont de qualité et à 100% « Vita Malagasy ». En effet, nos matières premières ne contiennent aucun produit artificiel mais constituées plutôt de coton que l’on approvisionne dans les parties Sud et Nord de Madagascar. On ne peut plus être compétitif car les prix des couvertures importées sont presque équivalents aux prix de nos matières premières », a exprimé Randrianjohary Lalatiana représentant la SOMACOU lors de cette conférence de presse.

Part de marché très faible. Quant à la société Salone qui fabrique notamment des nouilles « Matsiro », l’Attachée de direction de l’entreprise, Nivo Rasatandrianombana, a soulevé que la société est en difficulté depuis des années en raison de l’envahissement des importations des pâtes alimentaires sur le marché local. « Nous avons limité notre capacité de production étant donné que notre part de marché devient très faible. Pourtant, nous pouvons bien augmenter notre production en créant plus d’emplois si l’on applique ces mesures de sauvegarde. D’autant plus, nos produits sont de qualité et pouvant exactement concurrencer les produits importés. Ce produit « Vita Malagasy », est d’ailleurs labellisé par le Syndicat des Industries de Madagascar », a-t-elle évoqué. Et s’agissant de la société Habibo Group, fabriquant notamment de pâte spaghetti, Razafimanantsoa Radoniaina, le conseiller de direction a fait remarquer que ses produits sont de qualité. En effet, « nous disposons des outils de production aux normes européennes tout en mettant en place un système de contrôle de qualité, sans oublier un capital humain plus performant. Mais le problème, c’est que nous ne pouvons pas concurrencer les produits importés qui sont entrés à Madagascar via la zone de libre échange avec le COMESA (Marché commun de l`Afrique orientale et australe), puisque nous importons des matières premières en dehors de ce bloc régional », a-t-il exprimé.

Mesures correctives définitives. Notons que les pâtes alimentaires importées qui envahissent le marché national sont à 70% d’origine égyptienne. « Il y en a également des pâtes provenant de la Turquie, de l’Indonésie et de Maurice. Pour la couverture importée, c’est presque à 90% venant de Chine tandis que les poudres de savon sont notamment importées de Chine, de Malaisie et de certains pays d’Afrique », a fait savoir Barthélémy, le directeur général de l’ANMCC. Et lui de rajouter que les mesures de sauvegarde appliquées sur ces trois types de produits importés sont encore provisoires, soit pour une durée de 200 jours parce que l’enquête menée n’est pas encore close. Dans la foulée, « les importateurs ont bien le droit de se manifester pour défendre leurs intérêts d’autant plus qu’ils ont été notifiés de l’application de ces droits de douane additionnels. Une audition publique entre les deux parties est prévue vers le début de mois prochain dans le dessein  d’entamer des négociations qui devraient converger vers un compromis. Sinon, on entame le règlement des différends au niveau de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Par ailleurs, des mesures correctives définitives seront appliquées pour une durée de 4 ans mais avec des taux dégressifs à l’issue de cette enquête menée par l’ANMCC si l’on observe que les industries locales victimes se trouvent encore en grande difficulté. Et c’est également renouvelable mais ne dépassant pas la période de 10 ans étant donné que Madagascar fait partie des Pays les Moins Avancés. De leurs côtés, les industries concernées ont l’obligation de présenter un plan d’ajustement », a conclu le directeur général de l’ANMCC.

Navalona R.

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