
Clubs de jeunes collégiens de 10 à 18 ans de la ville de Tolagnaro, les « Clubs heures creuses » ont fait des droits de l’enfant et la lutte contre la violence, leur cheval de bataille.
Des jeunes collégiens de Tolagnaro se retrouvent en dehors des heures de cours -d’où la dénomination du club « Club heures creuses » – pour s’informer et échanger sur les droits de l’enfant et les diverses formes de violences dont sont victimes les enfants et les adolescents, mais surtout, pour sensibiliser leurs pairs sur les cas de non respect de leurs droits. En font notamment partie l’abandon scolaire et la violence. « Il arrive que des pratiques familiales ‘habituelles’ sont tout simplement synonymes de violence à l’égard des enfants, mais les gens ne le savent pas. Leur faire faire des tâches qui ne leur sont pas adaptées physiquement, les obliger à renoncer à l’école pour aider les parents, sont des exemples. Nos actions consistent à informer les jeunes sur ce qu’ils doivent faire s’ils se retrouvent face à une situation de violence, ou s’ils en sont eux-mêmes victimes», expliquent les jeunes actifs au sein des « Clubs heures creuses ».
Sketches et saynètes. Le mariage précoce figure parmi les pratiques et traditions encore fortement ancrées dans les mœurs dans cette partie Sud de Madagascar. Raison pour laquelle les jeunes sont informés au sein des Clubs et incités à sensibiliser les autres collégiens sur cette question, précise un jeune du Club Fagnoitsy, lors d’une séance de démonstration de leurs activités au CEG Tanambao Tolagnaro, jeudi dernier. A travers des sketches et des saynètes, les jeunes collégiens mettent en scène des situations de violence se caractérisant par le mariage précoce, sous la pression des parents, notamment les pères de famille. « Ces sketches sont d’excellents moyens de faire passer des messages aux autres collégiens, car outre les talents de ceux qui les jouent, les scènes détaillées dans ces petites représentations sont bien captées par les jeunes élèves spectateurs, et les messages sont ainsi mieux assimilées », explique un animateur de ces Clubs.
Couverture totale des CEG. Les Clubs heures creuses font partie des activités mises en œuvre grâce à la collaboration entre la direction régionale de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la Femme (DRPPSPF), l’UNICEF, la direction régionale de l’Education nationale (DREN) Anosy et le réseau de la protection de l’enfant, dans le cadre du programme d’amélioration de la vie et du développement des jeunes dans l’Anosy, financé par l’Agence de coopération internationale de la Corée (KOICA) dans le cadre de son programme d’amélioration de la vie et du développement des jeunes dans la région Anosy. En 2018, quelque 700 collégiens ont déjà participé aux Clubs heures creuses dans la ville de Tolagnaro. A partir de ce mois de janvier, 750 autres élèves dans les trois districts de l’Anosy, à savoir, Tolagnaro, Amboasary et Betroka, en bénéficieront également. L’objectif étant de mettre en place, d’ici à 2021, les Clubs heures creuses dans tous les CEG de ces trois districts de la région.
Hanitra R.