
Il est l’un des peintres les plus talentueux de la promotion de l’immense Richard Razafindrakoto, Zach Edith fêtera cette année ses 30 années de peinture. Un parcours qui se mérite.
Les coups, Zach Edith en a du prendre, un des 250 peintres malgaches qui arrivent à vivre pleinement de leur art va fêter ses 30 années de service à l’art national. Maintenant, il esquive et arrive à s’en sortir grâce à sa galerie située à Analamahitsy et les tonnes d’invitation venant de l’étranger qu’il refuse quelques fois. « L’année dernière, j’ai du décliner des invitations internationales, parce qu’il est encore laborieux de rassembler les dossiers pour les demandes de visas à Madagascar pour nous artistes peintres », souligne t-il. Maintenant, l’artiste est plus posé, on le retrouve souvent dans son fief, entre les tableaux de ses frères d’arme et des œuvres en cours de finition.
Pour fêter cet anniversaire, Zach Edith est devenu plus un créateur de technique qu’un créateur classique d’univers sur ses toiles. La dernière trouvaille qu’il a réalisée est une sorte de peinture naturelle faite de terre, la terre malgache. « Parce que nous, les peintres sont souvent confrontés à des difficultés souvent financières de nous procurer des peintures, j’ai pensé pourquoi ne pas exploiter ce qui est entre nos mains », ajoute t-il. Cette année, après de longs moments à tester en « laboratoire », sa technique de peinture faite avec de la terre sera certifiée. Ce sera donc sa propriété. « Avant, on peignait déjà avec la latérite, notre procédé est unique parce que la toile peut être enroulée sans se désintégrer », sourit-il. Pour le moment, il a réussi à produire plus d’une douzaine de couleurs différentes avec cette matière naturelle, sans oublier les nuances.
Il est ainsi fier d’annoncer, que ce sont les malgaches qui ont pour la première fois trouvé cette technique. Cependant, avec un tableau de 1,10×1,50 m, il n’hésite pas à afficher un prix à 10 millions d’ariary. Même un cadre supérieur ne pourrait se le payer. Des tableaux qui comme ces anciennes œuvres pourraient être offerts à des chefs d’Etat ou des dignitaires royaux. « Quelqu’un m’a acheté des tableaux, plus tard, j’ai su qu’elle les a offerts en cadeau à un dirigeant de pays », se souvient-il d’un air amusé. Comme quoi, l’art peut aussi être un objet politique. Quelques uns de ses toiles côtoient les présidents de la République malgache à Ambohitsirohitra ou à Iavoloha. Zach Edith a aussi parcouru le monde, il a déjà foulé de ses pieds l’Afrique, l’Europe, l’Asie…
Pour cette année, l’artiste compte aussi batailler sur le statut des artistes peintres malgaches. « Nous pensons nous désolidariser un temps du syndicat des artistes. Ensuite, nous allons nous réunir, cogiter pour vraiment fixer les démarches à suivre. Pour que nous ayons plus de facilités dans l’exécution de notre métier et ensuite réintégrer le syndicat », envisage t-il. Zach Edith compte mener cette longue bataille. Puisqu’il s’agit bel et bien d’un combat. Au regard de la génération actuelle d‘artistes qui est en train de monter et de démontrer un grand potentiel. Son programme de l’année reste donc les expositions et les tournées internationales. Mais surtout, valoriser le savoir-faire malgache depuis Madagascar et se répandre sur le monde.
Maminirina Rado