
Faits anodins pour la majeure partie des régions du pays, les violences basées sur le genre continuent de faire des victimes dans les deux sexes.
L’évaluation du septième (7è) programme de coopération entre Madagascar et l’UNFPA 2015-2019 a démontré que, la situation en termes de VBG ou Violence Basée sur le Genre connait une certaine avancée. Notamment, en matière d’opérationnalisation des structures de prise en charge des victimes, mais également dans le changement de comportement des Malagasy par rapport à la question. Ce dernier point se manifestant par l’abandon petit à petit de la culture du silence. A cet effet, huit centres de conseil d’écoute et de conseil juridique (CEJC) repartis dans toutes les régions du pays ont été rendus opérationnels durant cette période. Des initiatives qui ont permis par la collecte de données concernant la pratique de la VBG auprès des régions en question, mais également par la mise en place de quelques statistiques clefs qui font office de repère dans la continuité des actions à entreprendre. Ainsi, 19 914 personnes sont actuellement victimes de VBG. 505 de celles-ci – des femmes victimes de violences sexuelles – ont été réparées de fistule obstétricales (FVFO) et ont également, d’une réinsertion socio-économique à travers d’Activité Génératrice de Revenue (AGR) adaptée à leur besoin.
Recommandation. L’évaluation du 7e programme de coopération entre Madagascar et l’UNFPA pour 2015 et 2019 a avancé quelques pistes de réflexion pour permettre de mieux avancer dans les actions futures. En ce qui concerne la violence basée sur le genre, l’évaluation recommande « de mener des actions de plaidoyer auprès des différentes parties prenantes pour l’approbation de la loi spécifique sur la lutte contre les VBG et sa vulgarisation« . L’évaluation note également « l’importance de faire appliquer les textes législatifs et réglementaires existants« . Aussi, l’évaluation recommande « de redéfinir avec le ministère de la Population l’extension des interventions de lutte contre les VBG par la couverture nationale de structures de prise en charge des cas incluant les CECJ« . Si l’évaluation a nommément mentionné le ministère de la Population et l’UNFPA, la lutte contre les violences basées sur le genre devrait être l’affaire de toutes les parties prenantes en partant des familles et des sociétés.
Recueillis par José Belalahy