Déjà quatre mois au pouvoir ! Que le temps passe vite. Le nouveau régime s’attelle toujours à reconstruire les conditions du renouveau. Les assainissements s’effectuent au niveau des hauts emplois de l’Etat conformément aux consignes de préférence en faveur des hommes nouveaux. Mais il ne semble pas possible d’opérer une rupture totale avec le passé même si la volonté d’y tendre existe. Il est cependant grave de voir qu’il n’est pas facile de se débarrasser des pratiques laxistes acquises pendant la période de transition. La corruption demeure un véritable fléau dans le privé et dans le public.
Mise en œuvre attendue
Les mesures envisagées par le Premier ministre pour atteindre les objectifs de gouvernance démocratique et d’Etat de droit n’ont pas encore montré ses couleurs. Comme le Président de la République au lendemain de son investiture, le Premier ministre a préféré mener d’abord une offensive de charme à l’étranger avant de s’atteler au travail qui l’attend. Pendant son absence, l’insécurité s’est aggravée dans le Sud où deux villages voisins se sont affrontés et réduits à néant leurs biens. On est encore loin de « la vie paisible, sans agression, dans sa propriété sans crainte d’être volé et spolié» évoquée par le Président de la République dans son discours d’investiture au mois de janvier. Le public s’impatiente. La politique générale de l’Etat a été présentée à l’Assemblée nationale. Sa mise en œuvre est attendue. On se rappelle que le Premier ministre avait donné devant les députés un avant- goût d’une dizaine de mesures phares qu’il compte réaliser en priorité. Entre autres, les trois fonds (secours d’urgence et humanitaire, solidarité et équité, insertion professionnelle) qui, s’ils sont mis en place apporteraient beaucoup de soulagement aux catégories de gens défavorisées et peut-être diminueraient l’engouement pour le secteur informel afin de survivre. Il a aussi été dit que les problèmes de délestage seraient résolus dans les trois mois. Des négociations auraient commencé pour l’utilisation des huiles lourdes de Tsimiroro par la Jirama mais en attendant les fruits, les abonnés continuent de souffrir. Sur le chapitre de l’insécurité, les résultats du démantèlement des réseaux de banditisme urbain fixé comme objectif tardent à venir. Les attaques à main armée font beaucoup de victimes. Enfin, les retraités attendent avec impatience que l’octroi de leur pension soit automatisé. La mise en œuvre de la politique générale du gouvernement devrait commencer. Les bailleurs de fonds sont plus disposés que jamais à apporter leur contribution pour sortir le pays de la crise. Il est temps que le pouvoir démontre ses talents afin de convaincre la population qu’elle ne s’est pas trompée dans son choix. Et que l’année prochaine, le taux de croissance à deux chiffres prévu sera atteint.
Zo Rakotoseheno