
Certes, elle n’est pas la première à diffuser la musique traditionnelle de l’Ankarabe. Mais elle garde jalousement la musique de sa région. Elle l’admire telle qu’elle est, sans la mélanger avec la musique moderne. Rosa Kintana porte haut le « salegy » et le « trotrobe ». Ce dernier est une danse antakarana qui consiste à battre le sol avec les pieds. Danse des guerriers auparavant, elle est devenue actuellement un patrimoine immatériel dans la région du Nord de Madagascar.
Ce premier trimestre Rosa Kintana sortira un album. Composés uniquement du « salegy-trotrobe », cinq chansons ont été déjà sorties depuis le début du mois de janvier. La chanteuse veut faire connaître aux Malgaches la musique traditionnelle de sa région. Vêtue toujours en lambaoany dans ses clips, Rosa prouve que le mode vestimentaire malgache rend belle.
De tam-tam, d’accordéon, du kabosy et du hochet accompagnent la voix mélodieuse de Rosa Kintana qui relate les faits et anecdotes qu’elle a entendues aux villages. En outre, cette étoile montante d’Ankarabe raconte bon nombre de choses dans ses paroles comme le mariage, la vie de couple, le rôle de la femme malgache dans la société. Ca se voit que la jeune femme est féministe. Volagna, Tsy vôly Hamaraha, sont les chansons diffusées cette année.

La campagne source d’inspiration. Rosa Kintana s’inspire de l’Antsa ambanivolo et le jijy. Elle aime aller à la campagne pour puiser son inspiration. « Les américains ont leurs ‘freestyle’ leur rap, alors que nous, nous avons notre Jijy… Ces chanteurs de la campagne m’inspirent beaucoup. Je les admire. En travaillant dans les champs, ils trouvent spontanément des rimes» a témoigné Rosa. Elle découvre des anciens proverbes, des dictons. Bien évidemment, elle est toujours avec un petit calepin pour prendre note les connaissances des vieux de la campagne. Dès son jeune âge, Rosa Kintana était adepte de « antsa ambanivolo» ou chants polyphoniques improvisée de terroir. Mais il a fallu attendre 2016 qu’elle a pu porter cela publiquement. Elle a une ambition, porter cette musique traditionnelle hors de Madagascar pour que le monde puisse entendre le salegy, et danser le trotrobe. Rosa Kintana connaît très bien que le chemin sera longue et périlleuse, mais avec le cœur plein de confiance, elle ira jusqu’au bout de ses rêves.
Iss Heridiny