
Hier, dans-au moins- 50 quartiers de la Capitale la distribution de l’eau a été interrompue le matin (dès 7h) jusqu’au milieu de l’après-midi (vers 14h50 en moyenne).
Une coupure a bouleversé l’organisation des usagers et ayant causé leur indignation : il s’agit de l’énième coupure de ce genre depuis maintenant deux semaines, voire un mois pour certains quartiers de la zone Est par exemple. La JIRAMA affirme quant à elle (dans une publication officielle sur sa page facebook officielle datant d’hier) que la coupure allait commencer vers 9h30 du matin pour ne prendre fin que vers 14h. Pour cause, la détérioration et la réparation d’une pompe à Mandroseza. Quatre zones en étaient concernées, à savoir : les zones Centre, Est et Sud, qui regroupent à elles seules près de 35 quartiers ;avec leurs environs immédiats .La coupure d’eau a finalement touché plus de 50 quartiers, voire davantage.
Les faits. Pour le quartier d’Antaninandro-Ampandrana par exemple, l’interruption a commencé bien avant 7h30 du matin et la distribution d’eau a repris précisément à 14h48. Ceux qui avaient une personne malade à domicile, ou encore des enfants en bas-âge, ou encore les lessiveuses en ont payé le prix fort. La toilette et la cuisine pouvant se faire à coup de bouteilles d’eau vive ( pour ceux qui en ont les moyens), mais pour ceux qui n’ont pas les moyens, à quoi vont-ils faire recours, tout en sachant qu’il y a d’autres besoins d’hygiène à satisfaire ? Charles, un habitant du quartier s’indigne: « Si des réparations et travaux nécessitent une coupure d’eau, pourquoi ne pas les faire la nuit, ou au moins avant 6h du matin au plutôt, mais pas durant les heures précises où les usagers se préparent pour le travail et/ou s’exécutent les travaux ménagers ? Pour moi, cela ressemble à un manque de considération». Du côté de la Jirama, les pannes techniques, mai aussi le manque de précipitations, ou encore l’excès de précipitations en raison des intempéries ont été évoqués. Et à titre d’information pour les climato-sceptiques, les intempéries intenses, la raréfaction de l’eau ou les sécheresses sporadiques que nous avons connues ces derniers mois, ces dernières années et le mois dernier ( Desmond, Ekatsang) sont bel et bien des effets du changement climatique !
Qualité de service. Un constat partagé par bon nombre d’usagers, ou plutôt clients, car oui, l’électricité et l’eau se paient au prix fort à Madagascar, surtout depuis ces deux dernières années. Les usagers se sont plus ou moins résignés aux factures salées de la Jirama, car des explications rationnelles ont été fournies. Toutefois, ils conçoivent difficilement que la qualité de service n’est pas proportionnelle à la hausse et qu’aucune mesure de compensation n’a été prise. Compréhensible quand une famille de 7 personnes paient près de 200 000 Ar pour l’électricité et l’eau, alors que celle-ci leur est ôtée dans les moments où ils en ont le plus besoin. Pourtant au moindre retard ou non-paiement, l’eau et l’électricité sont coupées. D’une part, la Jirama avise et s’excuse des désagréments causés certes, mais d’autre part il est tout à fait du droit des usagers de se plaindre quand ils s’acquittent de leur facture au moment voulu, prennent leurs responsabilités (contacter la Jirama en cas d’anomalies), prennent des précautions (stockage d’eau, etc.) ; mais que les améliorations se font attendre.
Luz Razafimbelo