Tous sont responsables ! L’Etat Malagasy, la CUA (Commune Urbaine d’Antananarivo) et la population ont leurs parts de responsabilité, face aux deux catastrophes qui ont fait 21 morts à Ampamarinana, selon la société civile. Hier, un lourd bilan a été présenté par le BNGRC (Bureau national de gestion des risques et catastrophes), qui a conseillé aux ménages habitant dans les 2403 maisons menacées, d’évacuer les lieux. Plusieurs associations se sont exprimées sur le sujet. D’après leurs propos, les travaux de construction illicite favorisent ces glissements de terrain. En effet, ces constructions sur la haute ville se multiplient davantage et les bâtiments sont de plus en plus hauts, depuis ces dernières années. Des constructions qui mobilisent des engins à vibration, utilisés inconsciemment… par les entreprises opérant pour les grands investisseurs du secteur de l’immobilier.
Illicites. Bien que ces constructions aient obtenu des autorisations émanant de la CUA, elles demeurent irrégulières, selon les associations qui défendent la préservation de la haute ville. Plusieurs textes de loi réglementent, en effet, la construction sur cette zone. Des démarches sont déjà en cours, pour intégrer la haute ville dans le patrimoine mondiale, le site étant inscrit dans la liste indicative de l’UNESCO, depuis 2015. Selon la loi en vigueur, il est interdit de faire de nouvelles constructions autour de ce genre de site, sur un périmètre allant de 50m à 500m, suivant le cas. Des textes juridiques défendus par les associations comme les Amis du Patrimoine, AMI Antsahatsiroa, Action et Conseil pour tous, Miaradia, etc. qui soutiennent la nécessité de protéger la haute ville en tant que patrimoine national, et qui sera plus tard, un patrimoine mondial. L’ordonnance 82-029 relative à la sauvegarde, la protection et la conservation du Patrimoine Nationale ; l’Arrêté municipal N° 515-CUA/DS/DPDU/SPF09, portant création et préservation du Secteur Sauvegardé et de la Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP) ; l’Arrêté ministériel 22 268 – 2012, portant sur délimitation du périmètre de protection des sites classés patrimoine national ; l’interdiction de la délivrance de permis de construire pour les fokontany de la Haute Ville jusqu’à la présentation d’un Schéma Directeur de l’Assainissement d’Antananarivo ; etc. Autant de textes de loi sont bafoués par la CUA et le M2PATE de l’époque (Ministère auprès de la Présidence en charge des Projets Présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement), qui ont accordé des autorisations, malgré la loi en vigueur.
Antsa R.