
Cela fait déjà quelques mois que les représentants des employés de Total Madagasikara ont tiré la sonnette d’alarme, face à une situation inquiétante au sein de la société. Le week-end dernier, ces employés ont affirmé que la situation s’aggrave davantage.
Après les publications relatant des irrégularités au niveau de la gestion des Ressources Humaines auprès de Total Madagascar, les représentants des employés veulent se diriger vers une demande de remplacement de son staff dirigeant, notamment, du moins, la Directrice générale et le Directeur commercial. C’est ce qu’ils nous ont confié, dimanche dernier, tout en tenant à garder l’anonymat, par crainte de « sanction abusive », selon leurs propos. « La situation ne peut plus être tolérée par les employés, dont plusieurs d’entre eux sont victimes de harcèlements, de tentative d’affectation et de dégradations forcées, d’intimidations de toutes sortes et de sanctions intempestives. Ces dernières semaines, plusieurs licenciements et démissions forcées ont également été recensés », ont indiqué ces employés de Total Madagascar. En outre, comme indiqué récemment par la presse, les résultats commerciaux de la société sont catastrophiques depuis les prises de poste des dirigeants suscités. En effet, au niveau des ventes en stations, Total est désormais la dernière, tous les distributeurs concurrents, en termes de ventes, avec une part de marché de 18% pour l’année 2018. Au niveau des ventes aux entreprises, les chiffres sont pires, avec une part de marché de 10% en 2018, et une bonne dernière place.
Mesures. Pour comparaison, la compagnie leader du marché vend 2 fois plus en stations, et 3 fois plus aux entreprises, par rapport à Total, selon toujours les informations émanant des employés. Plusieurs gros clients ont préféré choisir de signer de nouveaux contrats avec les concurrents de Total, qui présentent de meilleures offres et qui honorent beaucoup mieux les contrats signés. « Ces performances historiquement basses ne peuvent plus être acceptées car elles mettent en danger la pérennité de l’entreprise et l’emploi des salariés. Total compense ses mauvaises ventes au niveau de l’aviation où, pour l’instant, elle a le monopole du marché malgache », ont noté les employés mécontents. Sans rentrer dans les détails, les employés affirment préparer leurs dossiers afin de les soumettre aux autorités compétentes, et au siège de Total à l’étranger, afin qu’une solution rapide soit trouvée. Pour l’heure, ces employés n’ont en tête que « le départ de ceux qui sont en train de ruiner la société et de malmener les employés ». Le siège de Total, bien qu’envoyant régulièrement des missionnaires à Madagascar, notamment le Directeur de la zone Océan Indien, semble pour l’instant faire la sourde oreille ; et semble continuer à défendre l’indéfendable bilan des dirigeants actuels de Total Madagascar, selon les employés.
Tirs croisés. Outre la colère des employés, les dirigeants actuels de Total Madagascar font également face à la grogne de quelques partenaires de la société, notamment des prestataires, des transporteurs et des clients, qui parlent de « mauvaise foi » des dirigeants actuels. Selon les informations, ces partenaires affirment que les dirigeants actuels de Total Madagascar ne respectent pas les contrats et conventions signés, même si nul n’est au-dessus de la loi. « Afin d’éviter les dégâts et que la société ne coule pas encore plus bas, nous exhortons le siège du groupe à prendre des mesures concrètes et immédiates », ont déclaré les employés. Pour l’heure, les dirigeants de Total Madagascar ne se sont pas encore exprimés sur le sujet.
Antsa R.