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samedi, juillet 12, 2025
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Evacués d’Ampamarinana : Entre survie et incertitude pour le futur

Forte chaleur, eau qui monte et absence totale d’intimité, tel serait le quotidien des évacués d’Ampamarinana.

La population des quartiers situés en contrebas des collines de Manjakamiadana, d’Ambohipotsy et d’Ampamarinana, se plaignent de leur mauvaise condition de vie.

La situation des sinistrés d’Ampamarinana est loin d’être facile. Contraints de vivre – à plusieurs – dans des tentes, la population de Manjakamiadana et d’Ambaninampamarinana souffrent en silence. La perte de membres de famille et de biens suite au récent éboulement meurtrier étant encore présente chez les familles victimes, l’arrachement à leur lieu d’habitation, à leur confort et à leurs habitudes revêt un goût amer que des mères de familles rencontrées – suite à une descente à l’INFP Mahamasina où ils ont été déplacés – peinent à dissimuler. Les propos d’Haingotiana, mère de trois enfants, témoignent de la difficulté de la vie à Mahamasina. « Nous sommes sept familles à vivre dans une seule tente. On a accepté de venir ici parce qu’on n’a pas d’autre endroit où aller. La vie ici est tout sauf facile, c’est problématique. Le nombre de personnes vivant dans la toile en est une. Nous sommes au moins trente à vivre ici et les répercussions commencent à se faire sentir à la scolarité des enfants« , déplore notre interlocutrice. Avant de noter que « l’insalubrité des lieux pourraient causer de grave risque de contamination chez les familles déplacées sur les lieux« . Haingotiana explique – tout en se lamentant – : « l’eau monte de sorte à envahir les tentes lorsqu’il y a de fortes précipitations. Pire, les tentes en question présentent des points de fuite« . Pour les évacués d’Ampamarinana, la galère commencerait à être insurmontable. D’autant plus que des bruits circuleraient qu’ils vont bientôt être déplacés. « Les habitants de l’INFP, les étudiants de l’école normale supérieur d’Ampefiloha, se plaignent quant à notre présence ici. Nous avons entendu dire que nous allons être déplacés dans un autre endroit – que nous ne savons pas – au plus tard le 20 de ce mois  » a fait savoir la mère de famille. L’incertitude est lourde physiquement et psychologiquement pour les personnes déplacées à l’INFP Mahamasina. Interrogés sur leur avenir,  ce que l’Etat allait faire pour eux, des chefs de familles ont tout simplement répondu – avec regret – « l’avenir nous le dira« .

Sécurité. La descente à l’INFP Mahamasina hier a également permis de savoir que les familles s’organisent pour assurer la sécurité de leurs biens situés dans les zones rouges. « Les éléments des forces de l’ordre ont quitté nos quartiers suite à la forte pluie de jeudi dernier » s’est lamenté Rakoto, père de famille déplacé avec sa famille dont des dizaines de petits enfants. Pour faire face à ce problème, des tours de garde auraient été organisés. « Nous envoyons nos fils, petits fils et nos gendres là haut pour qu’ils gardent nos biens. Hélas, nous ne pouvons pas compter entièrement sur les forces de l’ordre« , a renchéri le père de famille. Le risque pour que des brigands  investissent les lieux est, en effet, assez élevé. Profitant de l’absence des familles et des forces de l’ordre, ils auraient le champ libre pour tout voler. La prise de conscience et de responsabilité des habitants des quartiers concernés est tout à fait normale et compréhensible. Le retrait des éléments des forces de l’ordre l’est moins. La situation des habitants des quartiers en contrebas des collines de Manjakamiadana, d’Ampamarinana et d’Ambohipotsy reste incertaine. Leur détresse est par contre sûre.

José Belalahy

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