Les Malgaches sont durs à la douleur et ils peuvent supporter les pires avanies si le jeu en vaut la chandelle. Ils continuent d’espérer que le bout du tunnel dans lequel se trouve la Jirama n’est pas si éloigné. L’installation du nouveau régime et les perspectives qu’il a dessinées ont laissé entrevoir la fin des problèmes de la compagnie nationale. Mais les difficultés ont encore empiré et les consommateurs sont réduits à remâcher leur amertume. Ils supportent de plus en plus difficilement une situation qui, si elle perdure, peut dégénérer.
Jirama ; la situation dramatique des usagers
La situation est critique et les difficultés de la Jirama touchent tout le réseau national. A Antananarivo, certains quartiers sont victimes de ces coupures d’eau et d’électricité depuis des mois, Ils en subissaient les conséquences bien avant ces problèmes d’étiage révélés par les responsables. Aujourd’hui, c’est toute la capitale qui est touchée. Tous les usagers sont logés à la même enseigne. Ils doivent subir les délestages tournants qui durent plusieurs heures par jour. Les communicateurs de la compagnie nationale parlent de la baisse du niveau d’eau empêchant les turbines des usines hydroélectriques de tourner. On ne peut donc qu’acquiescer mais cela n’amoindrit pas le calvaire enduré par les usagers. Les centrales thermiques que l’on disait opérationnelles ne suffisent pas à approvisionner tout le réseau. Le dilemme pour le moment paraît insoluble. Les centrales solaires dont on attend monts et merveilles et qui ont été inaugurées par le régime précédent ne tiennent pas toutes leurs promesses. Les projets mirobolants avancés par Andry Rajoelina dans le secteur durant sa campagne électorale ne seront pas réalisés de si tôt. C’est l’instant présent qui compte. Ce que les consommateurs vivent est dramatique. Les responsables doivent tout faire pour trouver des solutions.
Patrice RABE