Qu’a fait le président de la Ceni (Commission Electorale Nationale Indépendante), Hery Rakotomanana, en terre sénégalaise du 21 au 25 février ?
Il y était pour « échanger de bonnes pratiques avec les autorités électorales sénégalaises, et aussi l’observation de la onzième élection (ndlr : le premier tour est prévu le 24 février) dans ce pays depuis son indépendance », explique-t-on dans un communiqué. Madagascar a été représenté dans cette mission dans la mesure où le pays fait partie du Recef (Réseau des Compétences Electorales Francophones). A titre de rappel, le Recef – créé en 2011 – est un « regroupement international d’administrateurs d’élections de l’espace francophone qui favorise la tenue régulière de scrutins libres, fiables et transparents ».
Cartes d’électeurs. Nous ne sommes pas sans savoir que nombreuses irrégularités ont entourées la dernière élection présidentielle de 2018, en l’occurrence, les problèmes relatifs à l’exactitude et à l’exhaustivité des listes électorales, ou la non-distribution des cartes d’électeurs dans certaines régions/localités. Avec toutes ces péripéties, il serait intéressant de connaître ce que le président de la Ceni Madagascar avait déclaré lors de son séjour au Sénégal, et ce qu’il a vécu comme expérience lors de cette présidentielle sénégalaise à laquelle, 6,7 millions d’électeurs ont été appelés aux urnes. Au Sénégal, par exemple, des cartes d’électeurs n’ont pas été distribuées lors de la dernière présidentielle, d’après notre source dans ce pays. Un fait qui n’est pas du tout nouveau pour Madagascar. Dans cette optique, le Kmf/Cnoe (Comité National d’Observation des Elections) a toujours proposé à ce que l’on abandonne le système des cartes d’électeurs dans la mesure où leur utilisation « facilite les fraudes et occasionne des dépenses dispendieuses », pour ne reprendre que ces deux arguments de son président, Andoniaina Andriamalazaray. Mais a-t-on, quelque part, écouté ce comité d’observation des élections ? En tout cas, les débats relatifs à l’utilité de la Ceni n’ont jamais été clos ; la Ceni qui va organiser les législatives du 27 mai prochain. A suivre.
Aina Bovel