
Sur l’initiative de l’USAID (Agence des Etats-Unis pour le Développement International), un atelier de formation sur la réglementation américaine relative à la sécurité sanitaire des aliments est organisé par le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche en partenariat avec le COMESA, à l’hôtel Carlton
Madagascar entre dans la diversification de ses produits exportés vers le marché de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act). A part les produits de textile, la vanille, le girofle, le café, les crevettes, les gambas, le thon préparé et conservé ainsi que les huiles essentielles, les autres épices, le cacao et ses dérivés, ont un fort potentiel d’exportation sur ce marché américain. Force est pourtant de reconnaître qu’il y a un manque de compréhension des exigences réglementaires des Etats-Unis en matière de sécurité sanitaire des aliments, ne nous permettant pas de booster nos exportations vers ce pays partenaire. Raison pour laquelle, un atelier de formation sur la réglementation américaine relative à la sécurité sanitaire des aliments est organisé par le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche en partenariat avec le COMESA, à l’hôtel Carlton, et ce, sur l’initiative de l’USAID (Agence des Etats-Unis pour le Développement International).
« L’objectif consiste à renforcer les capacités des producteurs et des exportateurs de Madagascar pour qu’ils puissent répondre aux exigences inscrites dans les nouvelles lois américaines dites Food Safety Modernization Act (FSMA) en matière de sécurité sanitaire des produits alimentaires. A l’issue de cette formation, toutes les parties prenantes, notamment les exportateurs de produits agroalimentaires auront l’opportunité d’élaborer et de mettre en œuvre un plan de maîtrise sanitaire conforme à ces nouvelles lois américaines qui entrent en vigueur en octobre 2017, au niveau de leurs établissements respectifs », a expliqué le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Lucien Ranarivelo, lors de l’ouverture de cet atelier de formation sur la réglementation américaine relative à la sécurité sanitaire des aliments hier. « Ce qui permettra de soutenir les producteurs et les exportateurs en matière de respect des normes et de la qualité, afin de booster les exportations des produits alimentaires vers le marché des Etats-Unis. A titre d’illustration, ces nouvelles lois américaines interdisent l’utilisation de certaines pesticides durant la campagne de production », a-t-il poursuivi.
Transformer les produits. Notons qu’au cours de cette formation qui durera une semaine, les participants auront l’occasion de visiter deux laboratoires nationaux œuvrant dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments. Il s’agit du Laboratoire d’Hygiène des Aliments et de l’Environnement de l’Institut Pasteur de Madagascar et du Laboratoire des aliments et de l’eau du Centre National de la Recherche sur l’Environnement. « Leur mission vise d’ailleurs à appuyer les sociétés exportatrices, à se conformer aux exigences sanitaires du marché des Etats-Unis », a-t-il enchaîné. De son côté, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Lantosoa Rakotomalala, a soulevé qu’une réorganisation de chaque filière destinée à l’exportation s’impose. « Une fois que les producteurs parviennent à respecter les normes, il est plus facile pour les exportateurs de se conformer à ces exigences du marché américain. D’autant plus, nous sollicitons le secteur privé à transformer d’abord les matières premières avant de les exporter, afin de créer plus de valeur ajoutée pour Madagascar. Pour l’heure, notre part de marché vers les Etats-Unis reste encore faible. Il y a ainsi plus d’opportunité pour la Grande île », a-t-elle fait remarquer.
Inexistence d’un laboratoire. Quant aux opérateurs participants à cet atelier de formation, la société Jacarandas exporte déjà des épices et une dizaine de variétés d’huiles essentielles vers l’Europe. « Nos clients européens en réexportent vers les Etats-Unis. Nous prévoyons ainsi d’expédier directement nos produits vers le marché américain. Mais cette mise en conformité aux normes américaines constitue un facteur bloquant, pour ne citer que l’inexistence d’un laboratoire agréé garantissant l’inexistence de produits chimiques dans nos produits. La mise en place de ce laboratoire est encore en cours. Le coût de cette analyse s’élève à 400 000 Ar par produit dans un laboratoire à l’étranger », a évoqué Mima Chateauneuf, manager de Jacarandas. Par ailleurs, « tous les processus de traitement et de transformation des produits seront contrôlés. Et nous allons étudier davantage le standard américain FSSC 22 000, qui est spécifiquement destiné aux fabricants de produits alimentaires. Ce protocole de certification permettra de sécuriser les normes en matière de sécurité des aliments dans les procédés de fabrication de la chaîne d’approvisionnement. Autrement dit, cela garantit que les produits finis ne comportent aucun additif pouvant mettre en danger la santé des consommateurs », a-t-elle conclu.
Navalona R.