Le système de santé malgache démontre que « les complications d’avortement non sécurisé constituent la deuxième cause de décès maternel« . Des mortalités dues aux hémorragies ante et post-partum si l’on se réfère toujours aux données du système de santé du pays. Les données de 2017 du ministère de la Santé publique révèlent d’ailleurs que « Madagascar enregistre 75 000 avortements par an« . Une situation alarmante étant donné les textes en vigueur qui qualifient l’avortement d’acte criminel. L’atelier qui a été organisé à l’hôtel Le Pavé, hier, entend changer la donne en dépénalisant l’interruption volontaire de la grossesse (IVG). Consistant en la création d’une coalition nationale composée de divers acteurs œuvrant pour la cause, l’atelier de trois jours (13 au 15 mars 2019) devrait également permettre de renforcer les compétences des acteurs par des séances de partages sur le contexte national et international. Il conviendrait de noter que 35 personnes hommes et femmes participent à l’atelier. Issus des 6 ex-provinces, les membres de la coalition nationale de dépénalisation de l’avortement se qualifient comme des acteurs « pro-choix » engagés et motivés dans la cause du droit de la femme. D’ailleurs, une charte de mise en place du réseau national a été signée par ceux-ci en guise de leur engagement. L’avortement étant une question encore sensible dans le pays, l’on ne devrait pas attendre longtemps pour avoir les premières réactions.
José Belalahy