Souvent la question de métissage était abordée d’une manière anecdotique dans certains travaux de recherche. Celui de Violaine Tisseau était un travail qui retrace la trajectoire des métis à Madagascar en général et en Imerina en particulier.
Etudiants et professeurs sont venus assister à la conférence de Violaine Tisseau hier. Ils en sont tous sortis satisfaits. L’historienne a résumé en 45 minutes l’histoire des métis en Imerina.
La présentation de l’ouvrage « Etre métis en Imerina » écrit par Violaine Tisseau s’est tenue à l’Amphi 10 de la Faculté des Lettres et Sciences humaines à l’université d’Ambohitsaina. L’historienne Violaine Tisseau a tracé la trajectoire des métis du XIXe au XXe siècle en Imerina. Elle a choisi la région de l’Imerina car c’est dans cette région qu’il y avait plus de métis étant donné que les Européens se concentraient sur les Hautes Terres Centrales.
Même si le livre est un peu différent de sa thèse, l’ouvrage relève plus ou moins les mêmes idées générales : l’itinéraire des enfants nés d’union entre Européens et Malgaches. Souvent, cette union ne respectait ni les règles matrimoniales merina, ni européennes. En effet, l’historienne a choisi l’époque chronologique qui va de l’arrivée de Jean Laborde jusqu’au retour de l’Indépendance. Ce découpage chronologique n’est pas arbitraire car c’est une période charnière pendant laquelle le métissage semble gagner du terrain en Imerina.
Pour enrichir son ouvrage, elle a consulté les registres de l’état-civil européen pendant la période coloniale. Il s’avère que l’historienne avait des sources très intéressantes. Ensuite, elle a effectué des entretiens auprès des familles métisses, par le biais desquelles elle a pu retracer les trajectoires de ces dernières et de connaitre la vie quotidienne de leurs aïeux.
Tisseau a relevé que le métissage était un moyen d’intégration des Français dans la société malgache. Cependant, ils sont aussi caricaturés aussi bien par les colonisateurs que par les Malgaches. Pour l’autorité coloniale, les métis fragilisent l’ordre colonial, du côté malgache, les métis sont qualifiés de « têtus ».
L’historienne a encouragé les étudiants à effectuer des recherches sur le métissage car c’est passionnant et enrichissant.
Iss Heridiny