
Lieu de découverte et d’apprentissage de l’histoire de Madagascar, le Musée de la Photographie organise deux fois par mois, un jour de samedi, un Café-histoire. Causerie conviviale et décontractée, cet événement prend la forme d’un exposé, suivi de discussions animées par un intervenant.
Pour une cinquième édition du Café-histoire, l’archéologue Bako Rasoarifetra sera l’invitée du Musée samedi le 16 mars. Elle parlera, à partir de résultats de fouilles archéologiques, du quotidien, des esclaves oubliés de Tromelin.
Les esclaves oubliés de Tromelin. Dans la nuit du 31 juillet 1761, l’Utile échoue sur l’Île de Sable, un petit bout de terre perdu au milieu de l’océan. Ce vaisseau de la Compagnie française des Indes orientales avait quitté Foulpointe, avec une cargaison illicite de 160 esclaves malgaches.
En quelques mois, les rescapés parviennent à construire un navire de secours, à partir des restes de l’épave. Cependant, seuls les membres de l’équipage de l’Utile pourront s’embarquer dans ce bateau. Ces derniers font la promesse aux esclaves, sans jamais la réaliser, de revenir les chercher.
Ces esclaves trouveront des moyens ingénieux pour survivre sur cette île déserte. Ce n’est qu’en 1776, après quinze ans de calvaire, que les derniers survivants de ce naufrage seront récupérés.
Ce que racontent les objets retrouvés. Cuillères, gamelles, marmites, peignes, ou encore ossements d’oiseaux et carcasses de tortues, découverts grâce à des fouilles archéologiques menées à l’île de Tromelin, redonnent aujourd’hui la parole à ces esclaves malgaches.
Fascinée par la culture matérielle, Bako Rasoarifetra présentera, lors du prochain Café histoire, l’importance, aux yeux de ces rescapés de Tromelin, des objets recueillis et confectionnés. Ils devaient être chargés de symbolique et représenter un lien fort avec le monde des vivants – au-delà des mers, la terre de leurs ancêtres.
Receuilli par Iss Heridiny