
Les avis divergent au niveau des zones d’intervention de Base Toliara. Des communautés sont pour la mise en œuvre de ce projet d’exploitation minière comme un grand espoir pour le développement économique de Toliara, tandis que d’autres sont contre de crainte qu’il y ait des impacts négatifs sur la santé et l’environnement.
Comme prévu, une délégation conduite par le Ministre des Mines et des Ressources Stratégiques, Fidiniavo Ravokatra, accompagnée de l’ancien député Siteny Andrianasoloniaiko, a effectué une descente dans les Districts de Toliara I et Toliara II, vendredi dernier. Cette mission a pour objectif de constater de visu les réalités sur le terrain en ce qui concerne les impacts socio-environnementaux de l’implantation de la société Base Ressource Toliara qui va exploiter de l’ilménite dans ces deux districts. Principalement, quatre communes du District de Toliara II, à savoir,Tsianisiha, Ankilimalinike, Belalanda et Maromiandra, ainsi que la commune urbaine de Toliara dans le District de Toliara I sont touchées par ce projet minier.
Aucune décision prise. Les avis divergent au niveau de ces zones d’intervention de Base Toliara. Des représentants de la population ont manifesté leur inquiétude concernant les éventuels impacts de ce projet d’exploitation d’ilménite sur leur santé, sur le côté socio-culturel et bien évidemment sur l’environnement, y compris les activités agricoles et de la pêche. De l’autre côté, des représentants des communautés locales ont soutenu le projet de Base Toliara en défendant à tout prix que ce sera l’avenir des jeunes tuléarois grâce à la création d’emplois. En outre, toute la population et des collectivités territoriales décentralisées en bénéficieront avec la réalisation de nombreux investissements sociaux, et l’augmentation de recettes de ces dernières. Quant aux communautés de pêcheurs Vezo à Andaboy, les « zanadriake » contestent la construction d’une jetée sur ce lieu qui, selon eux, nuirait à leurs principales activités, c’est-à-dire la pêche et le tourisme local. Par contre, le ministre de tutelle a réitéré lors de sa prise de paroles dans chaque site visité, qu’il ne prend aucun parti. « Nous avons pris la responsabilité d’écouter toutes les deux parties en constatant de visu les réalités sur le terrain, et ce, sur ordre du Président de la République et du Premier ministre. Nous n’allons prendre aucune décision. Mais nous leur établirons un compte-rendu. Le dernier mot appartient ainsi au président Andry Rajoelina. Et l’Etat primera bien sûr l’intérêt général de la population », a-t-il déclaré.
Respect des cahiers de charge. Par ailleurs, la délégation dirigée par le Ministre des Mines et des Ressources stratégiques a également traversé le carré minier de la société Base Toliara pour constater l’état initial des périmètres miniers prévus pour l’extension des routes servant de passage des camions qui vont transporter les minerais extraits durant la phase d’exploitation. Elle a ensuite visité le site de Base Toliara à Ranobe et s’est entretenue avec les dirigeants de la compagnie. Lors de cette rencontre, ceux-ci ont démontré qu’ils ont bien respecté les cahiers de charge. Et en attendant la prise de décision du Chef de l’Etat, le ministre de tutelle a lancé un appel au calme et au respect du « Fihavanana malagasy » entre toutes les communautés, même si elles ont une divergence d’opinions concernant ce projet d’exploitation d’ilménite de Base Toliara. Ce qui permettra d’éviter des risques d’affrontements verbaux et physiques entre les deux parties.
Suspension des activités. Et enfin, la mission de cette délégation s’est achevée au port de Toliara, où fait escale actuellement la plateforme géotechnique marine de la société Base Toliara. Le Ministre Fidiniavo RAVOKATRA a ainsi annoncé la décision prise en conseil du Gouvernement du mercredi 6 mars dernier sur la suspension des activités de cette plateforme géotechnique et ce, jusqu’à nouvel ordre. « Cette mesure du Gouvernement ne signifie en aucun cas, une prise de position de l’État mais cela a été prise par souci d’apaisement », a-t-il conclu.
Navalona R. et Charles Raza.