Arrivée au terme de son séjour à Madagascar, Son Altesse royale la Princesse Sarah Zeid de Jordanie a rencontré la presse hier au Cartlon, pour partager les expériences tirées de son voyage humanitaire. La situation sanitaire et nutritionnelle des femmes et enfants du Grand Sud, l’a fortement choquée.
Programme alimentaire mondial. A titre informatif, notons que SAR la Princesse Sarah Zeid est Conseillère spéciale en nutrition du Programme alimentaire mondial (PAM/ WFP). Elle s’est rendue dans le Deep South, notamment à Ambovombe et Amboasary Atsimo pour constater les réalités du terrain et comment les groupes les plus vulnérables- les femmes et enfants- les vivent. « Ma visite à Madagascar renforce ma conviction pour défendre la santé, le bien-être et surtout la nutrition des femmes et des enfants vivant dans des conditions extrêmement difficiles, notamment dans le Sud de Madagascar. Dans cette région, 1,3 million de personnes n’ont pas accès à suffisamment de nourriture. Constater de visu une fois vaut mieux que lire mille rapports et ce que j’ai vu sur le terrain m’a profondément choquée » dit-t-elle. Notons que bien évidemment, Son Altesse royale ne s’est pas aventurée toute seule dans les contrées mythiques du Deep south, elle était accompagnée ; notamment par M. Moumini Ouedraogo, Représentant pays du PAM, des représentants de l’Office national de Nutrition et du Bureau de Coordination des Affaires humanitaires.
Leadership. Interrogée sur le rôle qu’elle souhaite jouer dans l’amélioration de la situation nutritionnelle dans à Madagascar, surtout dans le Sud, SAR la Princesse Sarah Zeid livre de plus amples explications : « Mon rôle est de persuader les dirigeants politiques et les partenaires qu’il est crucial d’investir dans la nutrition et la santé des femmes et enfants vulnérables, comme ceux que j’ai rencontrés à Ambovobe et Amboasary, où l’insécurité alimentaire et les risques sanitaires qui en découlent sont aggravés par les effets du changement climatique. Les partenaires sont prêts à appuyer, mais il faut que le Gouvernement prenne les devants. ». Mais à y voir de plus près, il n’y a pas que le gouvernement-avec des représentants duquel Son altesse royale s’est longuement entretenue- qui doit se sentir concerné. La population, les médias, ainsi que la société civile ont et doivent jouer leur rôle. « On m’a dit et mon voyage l’a confirmé, Madagascar est un pays qui souffre en silence (…) Ce qui à mon humble opinion, ne concourt pas à l’atteinte plus ou moins rapide d’un développement durable. Vous avez une voix, exprimez-vous, faites en sorte qu’elle soit non seulement entendue, mais aussi écoutée. Vous (les journalistes) pouvez devenir des « champions » du développement si vous osez faire entendre votre voix- (au sens de raise your voice »- Lutter contre la malnutrition, agir pour le développement et atteindre les objectifs du développement durable à Madagascar, ne sera ni facile, ni rapide, mais c’est possible. » Un avis et un optimisme qu’elle partage avec Violet Kakyomya, Représentante pays du Programme des Nations unies pour le développement ( PNUD) et Coordonnateur du Systèmes des Nations-Unies (SNU) à Madagascar et M. Moumini Ouedraogo, Représentant pays du PAM.
Luz Razafimbelo