« J’invite les femmes à se prendre en main, à faire preuve de bravoure et à dénoncer les situations de violences basées sur le genre. Il faut que les femmes dénoncent les violences auxquelles elles font face au quotidien« . C’est en ces termes que la Dr Hanta Baraka Charlotte, Secrétaire générale auprès du ministère de la Population a interpellé les femmes Malagasy sur la nécessité d’en finir avec la culture du silence en matière de violence envers les femmes. Pour des raisons multiples, les femmes n’arrivent pas forcément à faire part de ce qu’elles endurent. Une situation préoccupante étant donné le nombre de cas observés, enregistrés et répertoriés dans les communautés à travers les régions du pays. La situation est d’autant plus préoccupante dans la mesure où l’Etat, les organismes œuvrant dans le domaine de la protection de la femme ne peuvent rien faire. « Il faut que les femmes dénoncent les violences qu’elles subissent afin que l’Etat puisse facilement les prendre en charge« . Une prise en charge qui s’opère auprès des centres d’écoute et de conseil juridique (CECJ) et dont les retombées commencent à se faire de plus en plus sentir. « La perte petit à petit de la culture du silence » notée dans le rapport d’évaluation des centres CECJ au mois de mai 2018 dernier en est une parfaite illustration.
Processus. La lutte continue toutefois et requiert toujours plus de prise de responsabilité des femmes victimes. Comme l’a fait savoir la Secrétaire générale du ministère de la Population « la lutte contre la violence envers les femmes se fait tous les jours, et briser la culture du silence est le meilleur moyen d’y parvenir« . La célébration régionale de la journée internationale de la femme à Mahamasina hier s’est voulue être une opportunité pour les acteurs œuvrant dans le domaine de la protection des droits des femmes d’accentuer la lutte. « L’objectif de la journée est de consacrer une journée afin de connaitre tous les moyens disponibles et d’aider les femmes à faire face aux violences. Une plateforme devant permettre de rassembler tous les partenaires clés et de faire comprendre aux femmes qu’elles ne sont pas seules et qu’il existe des moyens gratuits qui sont en leur disposition afin d’alléger leurs luttes », a-t-on avancé lors de la cérémonie d’ouverture officielle de la célébration régionale de la journée internationale de la femme. A l’instar des luttes contre les inégalités et les injustices, la lutte contre les violences envers les femmes est un processus, dont, la prise de responsabilité des femmes dans la dénonciation, de la prise de conscience de la société et du renforcement des dispositifs de prise en charge des victimes par l’Etat, en sont la clef de voute.
José Belalahy