
Lancé au mois de février, un projet d’amélioration de la pêche ou Fishery Improvement Project (FIP) pour la filière poulpe est une grande première à Madagascar.
C’est une démarche inédite pour la pêche aux poulpes à Madagascar. Le premier projet d’amélioration de la pêche ou Fishery Improvement Project (FIP) vient d’être lancé dans le pays, dans la région Atsimo-Andrefana. Selon Blue Ventures Conservation, il s’agit du premier FIP poulpe au monde mis en place dans un pays à faible revenus. C’est un grand pas vers une pêche durable de cette ressource marine.
Pêche durable. Le FIP consiste en une série d’initiatives ciblées dans laquelle se lance une pêcherie qui n’a pas encore atteint un niveau optimal de durabilité. Il s’agit dans la majorité des cas, de petites pêcheries artisanales disposant de peu de données scientifiques, et présentant des lacunes en matière de gestion, les empêchant d’atteindre un niveau de durabilité. Le FIP vise ainsi à permettre aux pêcheries d’atteindre les normes de durabilité. Pour ce faire, le processus consiste à créer un partenariat multipartite impliquant des organisations de gestion, des scientifiques, des entreprises, des ONG, etc… Toutes les parties prenantes œuvrent pour la mise en place de mesures afin que la pêcherie atteigne son objectif de durabilité.
Début. A Madagascar, la genèse de cette démarche FIP remonte à 2010 où la pêche aux poulpes a fait l’objet d’une pré-évaluation dans le cadre du processus. « Les résultats ont mis en lumière une insuffisance des données, ainsi qu’un problème de gestion qui pourrait freiner son développement », indique WWF Madagascar. La filière n’a pas encore atteint les normes pour obtenir la certification du Marine Stewardship Council (MSC) en tant que pêche durable. WWF, impliqué dans la démarche, ajoute que Madagascar avance petit à petit vers cet accomplissement grâce aux efforts combinés des communautés de pêcheurs de la région Atsimo-Andrefana, des entreprises exportatrices, des institutions de recherche, des autorités nationales ainsi que des ONG.
Comité de gestion. « Au fur et à mesure que la pêche aux poulpes à Madagascar progresse vers le FIP, les pêcheurs sont sensibilisés pour mettre fin à la pratique de pêches destructrices, les relations entre les acteurs de la filière sont renforcées », affirme Rijasoa Fanazava, responsable de la pêcherie chez WWF. Une pré-évaluation conduite dans le cadre de projet de FIP régional du poulpe (appelée SIOCEPH), dont la restitution a eu lieu en janvier 2019, définit les recommandations pour la mise à jour et la réalisation du plan d’action pour le FIP poulpe. Un comité de gestion des poulpes (CGP) regroupant des pêcheurs, des entreprises exportatrices, des collecteurs, ainsi que les directions rattachées à l’Etat, et les organisations d’appui, est en charge de la supervision des efforts déployés en faveur de l’amélioration de la pêche aux poulpes à Madagascar.
A Madagascar, les prises des pêcheurs dans les villages sont en majorité vendues à des intermédiaires, qui fournissent les entreprises de transformation. Les principales destinations, à l’exportation, sont la France, l’île Maurice, l’Espagne et l’Italie.
Hanitra R.