
La « Grande marche pour les forêts », mouvement global, a été également organisée et célébrée samedi dernier à Madagascar, par près de 8000 personnes (dans toute l’île, donnée chiffrée recueillie auprès du WWF). Vu l’ampleur que le mouvement gagne au fils des années, nous pouvons parler d’un éveil progressif de la conscience collective.
Cependant, le même écho ne se fait pas forcément sentir au niveau des politiques environnementales du pays, pour ne pas dire des leaders politiques. Toutefois si nous partons du principe que le « vrai pouvoir » appartient au peuple, tel que John Lennon, leader des Beatles et icône culturelle et politique mondiale, le scandait il y a plus de 48 ans de cela dans « Power to the people », – dont les paroles n’ont pas pris hélas une ride depuis- cela n’est pas impossible. L’intérêt de mouvement de ce genre est d’ailleurs d’arriver au long terme- et c’est possible- d’influencer les leaders politiques et opérateurs économiques, assez pour impacter sur les politiques environnementales et/ou climatiques du pays ; notamment en termes d’application des lois en vigueur et des financements alloués à la protection de l’environnement et l’adaptation, atténuation des effets du changement climatique. En effet, que nous l’admettions ou nous, nous vivons désormais avec les effets du changement climatique tous les jours, et ils impactent sur les aspects des principaux domaines de notre vie : santé (ex : pollution atmosphérique et flambée épidémique, etc…), alimentation (insécurité alimentaire accrue due aux catastrophes naturelles de plus en plus intenses telles que les sécheresses, les cyclones et tempêtes tropicales, etc.), etc.
8000 personnes. Si nous nous référons aux données du WWF, plus de 8000 personnes ont participé à la marche dans tout Madagascar. Les participations les plus massives ont été recensées : dans l’Analamanga avec Antananarivo (du Stade municipal de Mahamasina jusqu’au parvis de l’Hôtel de Ville d’Analakely) avec plus de 4.000 personnes issues de 115 associations dont huit écoles et dans l’Atsimo-Andrefana avec 4.000 personnes également. Les autres régions n’ont pas été en reste, avec toutefois des participants moins nombreux mais tout aussi motivés : La SAVA avec Andapa, Antsiranana avec Ambilobe, Le Boeny avec Maintirano où 600 personnes ont rejoint le mouvement. L’un des points encourageants et à souligner de cette année également, même si c’était déjà plus ou moins le cas lors des éditions précédentes : une participation plus conséquente des entreprises du secteur privé, dont les employés semblaient très enthousiastes. Quand nous savons que le capitalisme et l’industrialisation massive et pétrolière, ainsi que la course à la création de valeurs financières à outrance font partie des principales causes du changement climatique et de la dégradation de l’environnement, voir que certaines entreprises commencent à en prendre conscience et à chercher, tant bien que mal, des moyens de limiter la casse, sont positifs. Pour ceux qui se demandent encore de la pertinence de la marche pour les forêts à Madagascar, il suffit entre autres, de se rappeler que la Grande île détient le record mondial en déforestation massive. Autre point positif à retenir, pour conclure et en revenir à l’éveil de la conscience collective, celle des jeunes adultes qui commencent à initier leurs enfants dès leur jeune âge à l’éducation environnementale et de la nécessité d’agir à son échelle, pour l’intérêt public. Des petites familles venues ensemble avec leurs jeunes enfants à la marche pour le climat hier, il y en avait beaucoup. « Nos enfants hériteront en effet de la planète que nous leur laisserons, autant les impliquer dès maintenant à sa protection », disait un père de famille présent à la marche hier, avec sa progéniture.
Luz Razafimbelo