La motion de censure concoctée par des députés n’a pas encore été déposée. Les bruits qui circulent parlent d’une soixantaine de députés qui l’ont déjà signée. Mais rien n’est moins sûr parce que tout est mis sur le dos de la plate-forme pour la majorité présidentielle (PMP). A moins évidemment, que ceux qui veulent renverser le gouvernement sont des électrons libres qui agissent en fonction de leurs propres intérêts. Si le Mapar qui possède 49 députés rentre dans le jeu, la motion de censure pourra être déposée. Elle pourrait avoir des chances d’aboutir si les deux tiers de l’Assemblée nationale l’adoptent.
Motion de censure ?
La motion de censure est une arme de désapprobation du gouvernement. Les motifs qui semblent avoir convaincu des députés de s’en servir sont quelque peu flous. Les députés voudraient échapper à la déclaration de patrimoine qu’on leur impose. Ils ne seraient pas contents de leurs privilèges et avantages amputés par rapport aux précédentes législatures. Ils réfuteraient la politique générale de l’Etat estimant que le Premier ministre et son gouvernement doivent démissionner. Vrai ou faux, des députés essayent de faire peur au gouvernement Kolo Roger en se réunissant sur le projet de motion de censure. Mais ce dernier ne se laisse pas impressionner lorsqu’un de ses membres évoque la motion de censure comme une pratique démocratique que l’Assemblée peut utiliser pour contrôler le gouvernement. Mais encore faut-il qu’elle réussisse sinon son échec peut entraîner la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République et des législatives anticipées. Pour éviter de tels risques et pour améliorer les rapports entre les deux institutions, l’Assemblée nationale a convoqué hier le gouvernement sur l’ordre du jour des relations entre le législatif et l’exécutif. Toujours est-il qu’aucune motion de censure n’est encore arrivée dans notre pays à renverser un gouvernement. Dans les années 90, on se souvient surtout de la motion déposée par les partisans du Président Zafy Albert à l’Assemblée contre le gouvernement de Francisque Ravony. Mais ce dernier a réussi à rassembler une majorité en sa faveur au point de faire échouer la motion de censure. Bref, que cache en réalité ce projet de motion de censure ? Une motion d’empêchement ? Ou bien ces députés veulent-ils tout simplement connaître les rapports de forces politiques réels qui existent à l’Assemblée ? Quoi qu’il en soit, le Premier ministre est apparu en difficulté devant l’Assemblée nationale lors de sa présentation de la politique générale de l’Etat. Il doit jouer de son offensive de charme pour apaiser cette colère qui semble animer l’hémicycle en ce moment.
Zo Rakotoseheno