
La rue a été bloquée pendant à peu près deux heures par les habitants de Tsiadana et environs qui ont manifesté leur colère face à la coupure de l’approvisionnement en eau. Une situation qui touche toutes les régions du pays.
Des « bidons jaunes » comme barrage routier et des tons élevés à l’endroit de la compagnie nationale d’eau et d’électricité. Tels ont été les moyens utilisés par les habitants du quartier de Tsiadana et environs hier pour manifester leurs mécontentements face à la coupure d’eau dans cette partie de la capitale. Selon les dires d’une mère de famille présente à Tsiadana hier « cela fait quatre mois que le quartier fait face à des difficultés d’approvisionnement en eau potable« . Une situation qui handicaperait les activités économiques de beaucoup de personnes selon toujours la mère de famille. L’exemple des gargotiers a été cité par celle-ci pour expliquer l’ampleur de la situation. « La situation est problématique pour les petits gargotiers qui dépendent de beaucoup d’eau. Nous devons acheter de l’eau et cela impacte beaucoup sur nos recettes. Le paiement de l’approvisionnement en eau ne faisant pas partie de nos dépenses habituelles« , a-t-elle lâché avec amertume. Martin, un père de famille quant à lui fait savoir que « les coupures d’eau sont espacées de trois jours« . Que pour y faire face « la population doit payer des personnes pour les ravitailler en eau à hauteur de 1000 ar le bidon jaune de 20 litres ». La manifestation d’hier a duré environ trois heures durant laquelle la circulation a été littéralement bloquée.
5. La Jirama a aussitôt rappliqué en faisant une déclaration. « Le quartier de Tsiadana fait partie des cinq zones qui subissent des difficultés d’approvisionnement en eau dans la capitale« . La Jirama d’essayer de calmer la situation en expliquant les causes desdites difficultés. « La situation est causée par le tarissement des sources hydrauliques malgré les demandes qui croissent avec l’augmentation du nombre de la population et avec la hausse de la température« . Selon toujours la Jirama, « les pertes générées par la mauvaise gestion et la mauvaise utilisation des ressources en eau » ferait également partie des causes qui ont conduit à la difficulté d’approvisionnement en eau du quartier. Il conviendrait de noter que les difficultés d’approvisionnement en eau potable concernent également toutes les régions du pays. Le cas des régions du Sud, par exemple, est interpellé par les médias et les acteurs de la société civile. Si de son côté le gouvernement affirme vouloir résoudre le problème, les actions menées ne reflètent toutefois pas la volonté (apparente) dégagée. S’appuyer continuellement aux PTF (partenaire technique et financier) pour la résolution de la problématique n’étant pas vraiment un signe de bonne volonté de l’Etat. Pour le Sud en particulier, outre la construction de pipeline, des solutions comme la construction de barrage de rétention des précipitations (compte tenu du changement de leur rythme et de leur force) ont été avancées à maintes reprises par des acteurs de la société civile ou par de simples particuliers. Au vu et au su de la situation actuelle en matière d’approvisionnement en eau, il est clair qu’on ne les ait pas écoutés. Si dans les autres pays, les préoccupations sont d’aller sur Mars d’ici une dizaine d’années, le souci est autre dans la Grande Île. L’on cherche encore la réponse à la question « comment distribuer de façon équitable les ressources en eau? » …L’on est loin du développement tant crié par les politiques de tout horizon.
José Belalahy