
Les conceptions religieuses des anciens Malgaches, publiées pour la première fois en norvégien en 1892, traitent des représentations de Dieu et des esprits, des hommes, des lieux sacrés et des cérémonies religieuses, telles qu’on pouvait les observer à Madagascar à la fin du XIXe siècle. Si l’auteur ne manque pas de s’interroger sur le sens des rites accomplis, il est surtout attentif à l’aspect extérieur de la vie religieuse, comme la manifestent rites, mythes et prières, tous matériaux significatifs d’une conception de l’univers, qu’il n’entreprend pas d’analyser pour elle-même. L’ethnographie contemporaine qui, depuis près d’un siècle, a précisé ses méthodes et ses exigences, pourra s’étonner que Lars Vig aurait voulu donner un tableau des représentations religieuses malgaches à travers ses seules observations dans le Betsileo du Nord ou Vakinankaratra. C’est en effet sur cette région qu’il apporte des renseignements de première main. Mais on notera que sur les autres régions, grâce aux compte-rendus de ses collègues, il ne signale que des coutumes en consonance avec ce qu’il rapporte et dénotant une parenté culturelle. Cette édition bilingue, française et malgache, voudrait tout à la fois permettre à des chercheurs d’en poursuivre le commentaire et de rendre hommage à un prédicateur de l’Evangile dont l’attachement à Madagascar se mesure au souci qu’il a eu d’en connaître la vie profonde. Ce missionnaire luthérien était né à Skaanevik (Norvège) le 20 juillet 1845. Après avoir obtenu un diplôme d’une école normale en 1864, il fit ses études théologiques au Séminaire des Missions norvégiennes (N.M.S.) de 1868 à 1873 et fut consacré pasteur en 1874. La même année il partit pour Madagascar et fut affecté presqu’aussitôt à Masinandraina, tout près d’Antsirabe, où il passa 28 ans, sauf congé en Norvège (1889 à 1893) et deux ans à Antsirabe (1896-1898) à l’époque des troubles qui suivirent l’annexion de l’île par la France. Les archives de L. Vig sont les plus abouties en matière d’observation et de description de la société malgache de l’époque. D’ailleurs, il a rapidement fini par parler couramment le malgache.
Recueillis par Maminirina Rado