Après la Banque mondiale, c’est au tour du Fonds Monétaire International (FMI) de faire état d’une perspective peu reluisante pour l’Afrique. En effet, dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié cette semaine, le FMI a révisé à la baisse ses perspectives de croissance 2019 et 2020 pour l’Afrique subsaharienne.
D’après les nouvelles données du Fonds, la croissance de l’Afrique subsaharienne devrait s’accélérer à 3,5% en 2019 et à 3,7% en 2020. Même si ces prévisions restent supérieures aux 3% enregistrés en 2018, elles sont en baisse respectivement de 0,3 et 0,2 point de pourcentage, par rapport aux précédentes prévisions. D’après le FMI, les nouvelles projections sont motivées par plusieurs facteurs, notamment la baisse des prévisions pour le Nigeria et l’Angola, « en lien avec la détente des cours du pétrole ». De son côté, l’Afrique du Sud devrait enregistrer une légère reprise de sa croissance à 1,2% cette année (contre 0,8% en 2018), puis à 1,9% en 2020 ; des chiffres en baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport aux prévisions réalisées en octobre. La hausse du coût du service de la dette, sur fond de resserrement des conditions financières à l’échelle mondiale, et les délicats processus d’ajustement qui visent à diversifier les structures de production en abandonnant l’extraction des ressources naturelles devraient peser sur la croissance de nombreux pays dans toute la région, selon toujours le FMI. En Afrique subsaharienne, la croissance devrait monter de 2,9 % en 2018, à 3,5 % en 2019, et à 3,6 % en 2020. Pour les deux années, la projection est inférieure de 0,3 point de pourcentage à celle d’octobre dernier, la diminution des cours du pétrole ayant entraîné des révisions à la baisse pour l’Angola et le Nigeria. Les chiffres publiés pour la région masquent de fortes variations dans les résultats, plus d’un tiers des pays subsahariens devant connaître une croissance de plus de 5 % en 2019–20. Notons que ces nouvelles perspectives restent plus optimistes que celles de la Banque mondiale, qui a également revu ses prévisions de croissance à la baisse pour la sous-région, à 2,8% en 2019.
Recueillis par R.Emond.