Le nouveau régime a retenu la leçon du passé. A la différence de son prédécesseur, il déploie des moyens conséquents pour sa communication. Il sait mettre en valeur ses actions et il essaie d’en tirer avantage auprès d’une population plutôt désabusée. La communication bat son plein actuellement. Elle arrive bon gré mal gré à donner un certain lustre à ce début de quinquennat, mais cela n’occulte pas tous les problèmes rencontrés par la population.
Un contexte morose encore et toujours
Le programme ambitieux présenté par le candidat Andry Rajoelina n’est encore qu’au stade de projets. Les travaux de réhabilitation de la route Ambilobe-Vohémar ont été lancés en grandes pompes. Les citoyens du nord de l’île ont été les premiers à s’en réjouir. Mais le projet était déjà sur les rails du temps d’Hery Rajaonarimampianina et il est maintenant concrétisé par le nouveau régime. La population attend maintenant la suite des événements. Après ce coup d’éclat, c’est la réalité du quotidien qui s’impose. La lutte pour la survie reprend ses droits. L’insécurité est toujours là. Tous les efforts entrepris pour résoudre le problème semblent vains. Des stratégies ont été mises en place, mais elles peinent à porter leurs fruits. Les titres des faits divers dans les journaux témoignent de cette inquiétude diffuse qui règne en permanence. La multiplication des actes de vindicte populaire montre que le malaise n’est pas prêt de se dissiper. Les difficultés éprouvées par la Jirama sont toujours remises sur le tapis et le premier ministre, lui-même, est obligé de descendre sur le terrain pour trouver des solutions. Mais jusqu’à présent, elles ne sont pas viables. Ce ne sont que des problèmes les plus visibles qui émergent en ce moment. Le contexte général est plutôt morose. Les Malgaches sont très patients et espèrent que toutes les promesses faites se réaliseront. Mais si ce n’est pas le cas, ils le feront savoir d’une manière ou d’une autre.
Patrice RABE