
Si l’on se réfère aux textes, toute rencontre au Parlement entre le gouvernement et les députés devrait être ouverte au public.
Décidément, les membres de la Chambre basse ne cessent de faire parler d’eux. En effet, après l’épisode d’une tentative de motion de censure avortée qui avait pour objectif de faire pression sur le gouvernement Kolo Roger afin de réclamer l’augmentation de leurs salaires et leurs avantages, mais aussi, pour exiger la distribution de véhicules 4×4 de marque Toyota, les députés ont encore fait briller leur arrogance et leur incompétence hier. Alors que le programme de la séance plénière devait être axé uniquement sur l’adoption de l’ordre du jour, les députés ont profité de l’occasion pour revenir sur la question des avantages et de la rencontre avec le gouvernement organisée la veille. Transparence. Aussi, les journalistes ayant relayé l’évènement qui s’est produit à Tsimbazaza durant la journée de mardi, et qui ont publié les tenants et aboutissants de ce face-à-face gouvernement – Assemblée nationale ont-ils été pris à partie. Taxés de « véhiculer des fausses nouvelles en vue de dresser la population contre les députés », les membres de la presse sont devenus indésirables du côté de Tsimbazaza. Certains députés ont martelé que les chiffres publiés par voie de presse concernant leurs salaires et leurs avantages sont faux. Par contre, d’autres, plus raisonnables, estiment que les médias ne pouvaient acquérir ces informations que par l’intermédiaire des parlementaires. D’après eux, « les salaires et les avantages des députés devraient être classés confidentiels ». Quid alors des principes de la transparence dans la gestion des Finances publics ? Les contribuables ne devraient-ils pas bénéficier d’un minimum de transparence et obtenir des éléments d’éclaircissement à propos de l’utilisation de l’argent de l’Etat ? Par ailleurs, si les chiffres véhiculés par la presse sont réellement faux, pourquoi le Bureau permanent de l’Assemblée nationale et les responsables au sein du ministère des Finances et du Trésor public ne prennent-ils pas la peine de publier les chiffres exacts, ne serait-ce que pour éclaircir l’opinion autour des salaires exorbitants perçus par les autorités publiques et pour mettre fin aux polémiques autour de la question ?
FFM. Quoiqu’il en soit, l’on constate que l’on s’achemine vers le retour de la censure du côté de Tsimbazaza. Les journalistes sont désormais interdits d’assister aux séances plénières organisées dans ledit Palais, surtout quand la réunion concerne les avantages des députés. Mardi dernier, lors de la rencontre entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale, les membres de la presse ont été priés de sortir de la salle des séances et de se mettre plus loin sur le parking. Des barrières ont même été érigées aux alentours du Palais afin de bloquer l’entrée. En outre, les éléments des Forces de l’ordre qui étaient présents sur le lieu ont reçu la consigne de renforcer la sécurité. Hier encore, après l’adoption de l’ordre du jour, les journalistes ont connu le même traitement. Certains parlementaires, ne maitrisant certainement pas les textes juridiques régissant le métier, n’ont pas hésité à proposer l’adoption d’une nouvelle loi permettant de contrôler les informations publiées par les médias. A noter également que le « Filankevitry ny Fampihavanana Malagasy » est aussi contesté par les députés. La rencontre avec cette Institution prévue se dérouler ce jour a même été retirée de l’ordre du jour. Il serait même question de réclamer la dissolution de cette Institution, considérée du côté de Tsimbazaza comme « inutile et ne réussit rien ». En tout cas, l’on constate que les députés sont prêts à écarter tous ceux qui risquent de bloquer l’acquisition de leurs avantages. Aujourd’hui, l’ordre du jour sera axé sur une séance plénière sur les bois de rose et sur la présentation des groupes parlementaires.
Davis R