Fondements culturels du retard de l’Afrique Noire, un livre qui conscientise les Africains
« S’il y a un service que l’élite intellectuelle africaine devrait rendre très rapidement aux générations futures, c’est l’organisation d’une autocritique en règle sur les tribulations du continent depuis plus d’un demi-siècle concernant le choix d’un modèle de développement ».
Ecrit par Shanda Tonme, un auteur camerounais, composé de 156 pages, dix-sept chapitres, l’auteur Shanda Tonme affirme que «le spectacle qu’offre l’Afrique au monde… est pitoyable… »
La culture, la mentalité africaine d’éternel assisté la fatalité. Ces choses que le continent noir doit surpasser afin qu’il puisse avoir une vraie indépendance aussi bien politique qu’économique.
Pourquoi les africains donnent-ils des noms de Mitterrand, Giscard, Churchill à leurs enfants ? C’est un échec anthropologique et une catastrophe culturelle qui se manifestent dans cette décision d’importation de nom. Ce problème découle d’une insuffisante affirmation culturelle et d’une dépersonnalisation identitaire. Pour l’auteur les peuples affamés doivent rechercher d’abord dans les profondeurs de leur personnalité culturelle, les causes et les remèdes de leur retard immense par rapport au reste du monde.
D’où vient le problème en réalité, sinon d’une insuffisante affirmation culturelle et d’une une dépersonnalisation identitaire ?
Il faut aujourd’hui avoir le courage de se désolidariser fermement des discours sans contenu pragmatique et sans emprise sur les problèmes dont les africains se sont habitués. Il faut chasser la culture de fétichisme obscurantiste, du masque symbole et de la dignité gratuite. Le diagnostic du mal n’a besoin ni de FMI ni des experts de la banque européenne. Les peuples affamés qui entendent bien les bruits de leurs ventres vides et les cris de détresse de leurs enfants mal nourris et mal soignés, doivent rechercher d’abord dans les profondeurs de leur personnalité culturelle.
Le complexe d’ éternel d’esclave et de race inférieure, l’esclavage et le colonialisme ont profondément détruit le sentiment, le psychique du Noir et installé dans son subconscient un sentiment d’infériorité chronique Le complexe d’infériorité des Noirs d’Afrique est franchement sans limite et l’Etat de domination politique et économique n’en est que la conséquence et non pas la cause comme certains tenteraient de proclamer.
Dirigeant, dieu sur terre. Même si l’on assiste à la modernité, la mondialisation, les dirigeants africains ont tendance à adopter un système traditionnel archaïque. Ainsi, la pauvreté n’a pas reculé dans la plupart des pays africains au sud du Sahara depuis un quart de siècle. Le taux de chômage est élevé, les marché de Dakar, de Bamako, de Douala et de Niamey sont remplis de médecins, de pharmaciens, de licenciés et de docteurs de toutes les spécialités qui ont trouvé refuge dans des activités sans aucun rapport avec leur qualification, pressés de survivre et d’entretenir une famille. Les paysans sans terres quitte la campagne en espérant une ville meilleure en ville, alors que cette dernière n’est pas prête à accueillir. Alors, le secteur informel prend de l’ampleur.
En Afrique, la République c’est un village et on fait comme au village : on ne chasse pas le chef et le chef est chef jusqu’à la mort.
« Conservation zéro ! » L’impossible conservation du patrimoine. Dans cette partie l’auteur pose des questions très pertinentes, combien de pays africains au sud du Sahara disposent d’un musée ? Combien d’Africains riches ou pauvres instruits ou non de grandes ou de petites formations disposent de collections d’objets d’art ou tout simplement d’un ancien instrument ancien chez eux ? « Un peuple qui n’a pas la volonté ou la tradition de conservation des vestiges est-il en mesure de se projeter dans le futur ? » Les Africains n’ont pas le sens de la conservation.
Propos recueilli par Iss Heridiny