
La situation des droits de l’Homme à Madagascar a présenté des progrès dans certains domaines quand elle stagne dans d’autres. C’est la « tendance générale » que nous pouvons retenir lors de la rencontre avec le diplomate américain Thomas Brouns lorsqu’il a présenté le fruit de ses recherches sur l’état des droits de l’Homme à Madagascar vendredi dernier.
Le vendredi 26 avril, dans les locaux de l’Ambassade des Etats-Unis à Madagascar à travers l’évènement hebdomadaire « Meet U.S », le diplomate Thomas Brouns a livré son rapport et a échangé sur l’état des lieux des droits humains à Madagascar. Beaucoup de sujets brûlants ont été soulevés durant cette séance de partage. M. Brouns a notamment parlé du non- respect des droits de l’Homme relatif aux conditions de détentions inhumaines et la surpopulation carcérale ; ainsi que de la traite d’êtres humains, en particulier celle ciblant les enfants comme la prostitution infantile, le travail des enfants, le tourisme sexuel et le proxénétisme basé sur les enfants. Le rapport a pu arriver à son terme, grâce aux précieuses collaborations des médias, de la société civile, mais aussi du gouvernement malgache et du gouvernement américain. Ainsi des progrès ont été constatés en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive des jeunes filles, car la planification leur est désormais plus accessible, si auparavant une jeune fille mineure devait disposer soit d’une ordonnance, soit être accompagnée d’un tuteur pour acheter un préservatif, une boîte de pilules contraceptives. Plus de planification, c’est moins de grossesse non désirée et moins d’avortement. En revanche, la situation du travail et de l’exploitation des enfants, ainsi que de leur éducation demeure inquiétante à Madagascar : le mariage précoce, le travail des enfants dans les carrières et les mines, etc.
Contexte et mise en lumière. Pour information, le gouvernement américain et ses ramifications effectuent des recherches et des rapports sur les droits fondamentaux, la liberté et la dignité humaine chaque année. Ces recherches et rapports sont effectués dans (et sur) les pays où les Etats-Unis sont représentés, toutefois les Etats-Unis eux-mêmes sont également objet de ces recherches et rapports. Bien que la méthodologie de ces recherches soit à la base collaborative, donc incluant également les gouvernements concernés, le recoupement y est aussi omniprésent. Pour plus de neutralité et d’objectivité, le contenu des rapports résultent en effet en partie d’échanges et d’enquêtes faites auprès des représentants du grand public et de la société civile. Pour ce rapport sur les droits humains par exemple, il a fallu que M. Brouns travaille avec de nombreux responsables de la Justice, qui selon lui, auraient été collaboratifs. Interrogé sur les plus grands challenges auxquels il a fait face durant le rapport, il a affirmé que c’était la recherche d’informations « vraies » : « La recherche et la collecte d’informations vraies et non biaisées sont reconnues effectivement comme difficiles, étant donné que les droits de l’Homme sont un sujet sensible, même à Madagascar. Mais dans notre cas, cela s’est néanmoins avéré possible. ». Le rapport est disponible en lecture libre sur le site de l’Ambassade des Etats-Unis à Madagascar ; et il représente un document de référence pertinent quand il est question de débattre et d’agir sur les droits de l’Homme à Madagascar.
Luz Razafimbelo