
Plus de deux tiers des décès maternels pourraient être évités dès lors que l’on dispose de sages-femmes bien formées et en nombre suffisant, et de moyens adéquats. Madagascar reste encore à la traine dans ce domaine.
Madagascar compte une sage-femme pour 16.000 habitants, alors que les normes internationales préconisent une sage-femme pour 5000 habitants. Ainsi, dans la Grande île, le ratio montre un sous-effectif jusqu’à trois fois plus important par rapport aux normes. En plus clair, les « Rasazy », comme on les appelle à Madagascar, sont encore en nombre fortement insuffisant dans le pays. Ce qui constitue un véritable frein à la réduction du nombre de décès maternels et néonatals. Faut-il rappeler qu’à Madagascar, encore dix femmes par jour meurent des suites des complications liées à la grossesse et à l’accouchement, et parmi elles, trois sont âgées de seulement 15 à 19 ans. Le problème de la grossesse précoce n’est ainsi pas pour arranger la situation. Et pourtant, avec un nombre suffisant de sages-femmes et des moyens adéquats, la majorité́ des décès des parturientes pourrait être évitée. Grâce à une formation de qualité et des moyens suffisants, « les sages-femmes ont les capacités techniques requises pour fournir 87 % des services liés à la grossesse, faisant d’elles des professionnels de la santé par excellence pour soutenir les femmes pendant tout le continuum des soins de maternité », rappelle l’UNFPA dans le cadre de la célébration de la journée internationale des sages-femmes. Célébrée chaque année le 5 mai, cette journée, dont la célébration nationale s’est tenue à Toamasina, samedi dernier, a eu pour thème « Les sages-femmes, défenseurs des droits de la femme ».
122%. L’augmentation du nombre des sages-femmes bien formées à Madagascar, a été fortement soulignée à cette occasion. Il s’agit d’une nécessité absolue, voire une urgence, sachant qu’en disposant d’un nombre suffisant de sages-femmes dotées d’une formation de qualité, les décès maternels pourraient être réduits de deux tiers. L’UNFPA, particulièrement actif dans ce domaine, a déployé, dans le cadre de son partenariat avec le ministère de la Santé publique, 35 sages-femmes auprès de 32 centres de santé dans les zones reculées. Une démarche qui a rapidement porté ses fruits dans la mesure où l’on assiste à une nette augmentation de 122% du nombre d’accouchements dans ces centres de santé en seulement une année : 1065 durant le premier trimestre de l’année dernière et 2365 au premier trimestre de cette année. De même, le nombre de femmes bénéficiant de planification familiale post-partum est passé de 4 à 136. La mise à l’échelle de telles démarches, avec ou sans les partenaires, serait une véritable petite révolution dans la santé maternelle dans le pays.
Rappelons que dans le monde, plus de 340.000 femmes, et plus de 3 millions de nouveau-nés meurent chaque jour, suite à des complications parfaitement évitables, pendant la grossesse et l’accouchement. Une partie non négligeable de ces décès survient dans les pays à faibles revenus.
Hanitra R.