La SEFAFI, dans son dernier communiqué, fustige « une justice limitée aux effets d’annonce ». L’Observatoire de la vie publique dresse ainsi un constat sans complaisance du fonctionnement de cette institution qui est le pilier d’une véritable démocratie. Le changement annoncé par le nouveau régime dans ce domaine n’a pas encore eu lieu et il est donc nécessaire de l’interpeller comme le fait l’organisme. Tous les travers que ses membres ont dénombrés sont cités et l’on peut espérer que cela poussera le pouvoir à réagir positivement.
La SEFAFI met en lumière les insuffisances de la justice malgache
La lutte contre la corruption et la bonne gouvernance ont été le leitmotiv de l’action du premier gouvernement de l’ère Rajoelina. Le Bianco a été placé en première ligne pour enquêter sur toutes les malversations et les actes délictueux qui ont eu lieu et dont les auteurs ont joui d’une certaine impunité. Plusieurs affaires ont été traitées et on attend leur déferrement devant le pôle anti corruption. Mais comme le souligne l’observatoire de la vie publique, les arrestations opérées ont parfois été spectaculaires et ont concerné des personnalités du régime précédent. « Le fait d’être incarcéré en attente de jugement n’empêche pas certains individus de rester candidats aux élections législatives ». Il continue en disant : « Il est à espérer que ces inculpations et arrestations ne relèvent pas d’un simple effet d’annonce….et que les dossiers concernés ne se perdront pas dans les méandres des procédures judiciaires ». Pour que cela n’ait pas lieu, il faut instaurer « l’indépendance et l’intégrité de la justice ». La SEFAFI prend acte du fait que « de nombreuses juridictions sont à pied d’œuvre…..mais la multiplication des structures n’est pas la panacée ».« Les juges, disposent d’une entière indépendance dans leurs décisions » continue-t-il. Il s’insurge contre toute tentative de l’exécutif d’interférer dans l’issue des procès. Le dernier volet du communiqué de l’observatoire de la vie publique est celui de la HCJ dont la mise en place tarde à se concrétiser. Il évoque la complexité des procédures à suivre. La suggestion faite est que, dans le cadre d’une future révision de la Constitution, elle soit supprimée et que les hauts responsables se trouvent sur le même plan que les simples citoyens.
Patrice RABE