
Deux ans après que des membres de l’Ordre des Journalistes de Madagascar ont tiré la sonnette d’alarme pour dénoncer les illégalités sur l’octroi de la carte de presse, une décision de l’actuel ministère de la communication et de la culture est sortie le 14 mai dernier. Il s’agit d’une abrogation de toutes les dispositions concernant la décision prise par l’ancien ministre de la communication notamment sur son forcing de décider à lui tout seul les membres de la commission paritaire chargée de l’octroi des cartes professionnelles des journalistes. Une disposition en totale violation du code de la communication et qui a pourtant rendu fier ses auteurs. Son successeur – totalement acquis à la cause que l’interférence du gouvernement dans tout processus qui concerne les droits des journalistes n’est pas démocratiquement bon – a décidé d’abroger cette décision antérieure prise en 2017. Elle ne peut être que saluée par le monde de la presse et des organes de presse ainsi que des journalistes qui ont refusé de bénéficier cette carte de par son illégalité. Un nouveau départ s’annonce avec cette nouvelle disposition qui donne le champ libre aux membres du Conseil de l’Ordre des Journalistes de Madagascar (OJM) de prendre en main la régulation des cartes de presse. Aussi, une bouffée d’oxygène pour le monde de la presse qui est totalement désorientée avec l’interférence du gouvernement à l’époque et qui, pour une grande première dans l’histoire des médias malgaches, aura le pouvoir de gérer son secteur et sans ingérence aucune. Sur le plan politique, une telle décision est un signal fort tant pour le ministère de la communication et de la culture que pour l’OJM. Le premier, dans son contrat programme, a promis de se désengager progressivement de l’ordre professionnel des médias, et il l’a fait. Le second, l’OJM a longtemps lutté pour son indépendance parfois bloquée par une mauvaise application de la loi, comme c’est le cas de la carte de presse. L’initiative récemment prise par le ministère signe donc un partenariat gagnant-gagnant pour les deux parties et les bénéficiaires sont les journalistes à la recherche de son indépendance. Un bon, un très bon début…
D.R