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mercredi, mai 14, 2025
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Diversité biologique : Besoin de mesures urgentes pour « sauver les meubles »

L’alimentation et la santé de la population humaine sont directement liées à la biodiversité. Photo d’archives.

Riche et fragile. C’est en ces termes que le secrétaire général des Nations Unies qualifie la diversité biologique et la vie qui l’entoure. Menacée principalement par les activités humaines, la biodiversité a déjà perdu de manière irréversible, une partie de ses richesses. On parle de la sixième extinction massive. Il est maintenant question de sauver les meubles.

 « Notre biodiversité, notre nourriture, notre santé ». Le thème de la célébration de la journée internationale de la diversité biologique, célébrée ce jour (22 mai) met le doigt sur le noyau du problème. C’est l’essentiel de la survie humaine qui est menacée avec le déclin de la biodiversité. Il ne s’agit nullement d’une affirmation alarmiste, estiment les experts de la nature et de la biodiversité. Sur la base d’études scientifiques menées sur des décennies, le WWF, par exemple, a pu évaluer de manière chiffrée, l’étendue de la perte de la biodiversité. Selon son rapport « Planète vivante 2018 », les populations d’animaux vertébrés sauvages ont chuté de 60 % au niveau mondial, et ce, en moins de 45 ans (entre 1970 et 2014). Des données qui se basent sur le suivi de 16.704 populations de plus de 4000 espèces.

Par ailleurs, il a été constaté par les experts de la biodiversité que 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis le XXVIè siècle, tandis que 75 % du milieu terrestre et 66% du milieu marin, sont sévèrement altérés par les activités humaines. Plus de 40% des espèces d’amphibiens, près de 33% des récifs coralliens et plus d’un tiers de tous les mammifères marins sont également menacés.

CBD. A l’occasion de la journée internationale de la biodiversité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’a pas manqué de souligner la nécessité absolue de « prendre de toute urgence des mesures de protection et de gestion durables pour préserver la vie dans toute sa richesse et sa fragilité ». Car en dépit de la reconnaissance mondiale de l’importance de la diversité biologique pour la survie humaine, les activités humaines continuent de représenter une menace sérieuse pour les espèces vivantes et en réduisent le nombre à une vitesse inquiétante. La surexploitation des ressources naturelles et l’agriculture sont les plus pointées du doigt. Avec l’entrée en vigueur, en 1993, de la Convention sur la diversité biologique (CBD) – ratifiée par 196 pays – les Nations Unies ont essayé, à travers cet instrument légal international, d’atteindre les objectifs de conservation de la diversité biologique, de son utilisation durable ainsi que du partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques.

Actuellement, il urge de mettre en application des mesures pour sauver ce qu’il y a encore à sauver. La récente rencontre à Paris, du 29 avril au 4 mai, des experts internationaux, réunis dans le cadre de la 7è session plénière de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques), était la grande occasion de le réitérer. Le rapport de cette plateforme, fruit du travail de 400 experts issus de plus de 50 pays, a été validé lors de cette rencontre, soulignant l’urgence de la prise de mesures efficaces face au déclin de la biodiversité.

Nourriture et santé. La santé et l’alimentation de la population humaine sont directement menacées par ce déclin. Par rapport aux décennies précédentes, la population mondiale d’aujourd’hui a accès à des variétés innombrables d’aliments. Cependant, le régime alimentaire de l’humanité devient, au fil des décennies, de plus en plus homogène. En un siècle, plus de 90% des variétés de cultures ne sont plus cultivés, tandis que la surexploitation vide les ressources halieutiques dans les 17 principaux lieux de pêche dans le monde, causant le déclin de la biodiversité agricole et aquatique, et la perte des richesses en matière de connaissances sur la médecine traditionnelle et les espèces végétales comestibles mais oubliées (légumes anciens, aliments locaux, etc…). La disparition de ces espèces est à l’origine du changement de l’alimentation, devenue peu diversifiée, et par ricochet, augmente certains facteurs de risque pour la santé (diabète, malnutrition, obésité, etc…).

Lors de cette journée internationale de la diversité biologique, l’accent est mis particulièrement sur la biodiversité, source de l’alimentation humaine et élément essentiel de l’amélioration de la santé humaine. Il s’agit ainsi, de mettre davantage en avant cette dépendance des systèmes alimentaires des humains, de la santé, de la nutrition et du bien-être, à divers écosystèmes qui gagneraient à rester disponibles de manière durable. Par ailleurs, la conservation de la biodiversité permet de lutter contre le changement climatique.

Rappelons que l’Assemblée générale de l’ONU a proclamé le 22 mai, date de l’adoption de la CBD, comme Journée internationale de la diversité biologique et ce, depuis l’an 2000.

Hanitra R.

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