Coup de tonnerre à Anosikely. En effet, le premier Conseil des ministres décentralisé de l’ère Rajoelina qui s’est tenu avant-hier à Antsiranana a décidé de réduire le nombre des membres du Sénat de 63 à 18. Une ordonnance modifiant certaines dispositions de la loi n°2015-007 fixant les règles relatives au fonctionnement du Sénat, ainsi qu’aux modalités d’élection et de désignation des sénateurs, a été prise dans ce sens par le président de la République. Le futur Sénat comprendra donc 18 membres, dont 12 élus à raison de deux par province, et 6 désignés par le président de la République dont cinq sur présentation des groupements les plus représentatifs issus des forces économiques et sociales en raison de leurs compétences particulières. En un mot, Andry Rajoelina ne supprimera pas le Sénat, contrairement à ce qu’il a promis durant sa campagne électorale et au résultat de la consultation populaire directe qu’il a effectué au Palais des Sports de Mahamasina lors de la présentation du bilan des 100 jours de son régime.
Budget réduit. Le nouveau régime n’a pas attendu la mise en place de la nouvelle Chambre Haute pour opérer des changements à Anosikely. Des changements qui touchent notamment le budget de cette deuxième Institution de l’Etat. D’après des indiscrétions, la loi de Finances rectificative 2019 qui va être incessamment soumise au contrôle de constitutionnalité de la HCC prévoit une coupe budgétaire qui serait fatale pour les Programmes d’Investissement Public (PIP) au niveau du Sénat. Cette coupe budgétaire pourrait ramener le budget annuel de 33 milliards d’ariary inscrit dans la loi de Finances initiale 2019 jusqu’à 18 milliards d’ariary. Cette opération chirurgicale pourrait réduire considérablement les avantages des sénateurs. A noter que le mandat des actuels sénateurs expirera en février 2021.
R. Eugène