
Le ministère de l’Economie et des Finances fait preuve de célérité dans la préparation du Plan pour l’Emergence de Madagascar.
Le dossier a fait, hier, l’objet d’un atelier de consultation qui s’est déroulé au Carlton. Et ce, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)
Vision. « Normalement le dossier sera bouclé au mois de juin pour être présenté au Président de la République » a déclaré, hier, le ministre de l’Economie et des Finances Richard Randriamandrato, lors de l’ouverture de cet atelier. En somme, d’ici à un mois, Madagascar disposera d’un plan dont le principal défi est de concrétiser la vision du Président de la République. L’objectif étant de rattraper le retard de développement accumulé ces dernières années. « Le Plan pour l’Emergence de Madagascar va traduire la vision du Chef de l’Etat, développé dans son document de campagne électorale, IEM, en une stratégie nationale qui va poser les socles de l’émergence et ériger les piliers du développement durable ». En effet, la vision du Président de la République de Madagascar est « d’apporter un développement durable et une prospérité en une génération ». Les 13 « Velirano » de la politique générale de l’Etat (PGE) traduisent cette vision en orientation pour transformer le pays en « Madagascar Emergent », en particulier « hisser Madagascar parmi les pays les plus émergents d’Afrique ». Le Plan pour l’Emergence de Madagascar va être le cadre de référence stratégique pour la planification du développement de Madagascar.
Pauvreté profonde. Un défi qui est loin d’être facile à relever compte tenu de la situation actuelle du pays dans le domaine socioéconomique. La situation socio-économique à Madagascar, marquée par une pauvreté profonde, une malnutrition aiguë et de fortes inégalités est la résultante d’une trajectoire de croissance chaotique depuis l’indépendance, où chaque cycle de croissance a été neutralisé par une crise politique qui, chaque fois, a entraîné une diminution voire une suspension de l’aide extérieure, une méfiance des investisseurs potentiels, une stagnation de l’économie (Le PIB est resté pratiquement au même niveau où il était, il y a 60 ans) et, au final, une régression du revenu par habitant (le PIB par tête est passé de USD 710 en 1960 à USD 460 en 2018), malgré des atouts exceptionnels du pays. Mais l’espoir est permis grâce à la timide croissance économique qui s’annonce. Le pays a récemment repris le chemin de la croissance économique, même si cela est encore timide. L’activité économique a connu une croissance vigoureuse, au cours des dernières années, avec un taux de croissance du PIB qui est passé progressivement de 2,3% en 2013 à 5% en 2018.
Bailleurs de fonds. Et on a d’autant plus de raisons de croire à une croissance rapide face à la détermination du régime actuel d’accélérer le processus de développement. L’émergence de Madagascar se concrétisera grâce notamment à des infrastructures modernes et performantes, contribuant à élever significativement la productivité et stimuler la croissance économique. En ce qui concerne le financement du PEM, le ministre de l’Economie et des Finances a précisé qu’il se fera à travers l’appui des partenaires techniques et financiers, mais aussi sur les ressources internes. « La récente visite à Madagascar du Président de la Banque Mondiale David Malpass, et le récente dialogue politique avec l’Union européenne témoignent de la volonté des bailleurs de fonds d’appuyer la réalisation du Plan pour l’Emergence de Madagascar » selon toujours le Grand Argentier qui n’a pas manqué de souligner que les investisseurs internationaux ainsi que le secteur privé local seront associés au processus pour la réalisation du PEM. Notons que le Plan pour l’Emergence de Madagascar se fera sur la période 2019-2023.
R.Edmond.