C’est un chef d’ Etat tout auréolé du succès de son premier voyage officiel en France qui va aborder le deuxième semestre de son quinquennat. Il est maintenant beaucoup plus à l’aise après avoir surmonté les difficultés des premiers mois à la tête du pays. Les réserves exprimées par ceux qui ne l’ont pas élu n’ont pas entièrement disparu, mais il a posé les bases de son action, en affermissant son emprise sur l’administration. Il est en passe d’avoir une majorité confortable à l’ Assemblée nationale malgré toutes les rumeurs de fraudes qui ont été lancées, ces derniers jours. Néanmoins, il ne doit pas se réjouir trot tôt car ses adversaires entendent contester cette victoire, en multipliant les dépôts de requête à la HCC. En attendant la proclamation des résultats officiels à la fin du mois, ce sont les préparatifs de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance qui occupent les esprits. Il y aura une fête différente de celles des autres années sans banquet, mais avec autant d’éclat. Le partage avec la population sera plus net. Le régime comptera parmi ses invités le président rwandais Paul Kagamé, un des leaders les plus respectés du continent africain. Antananarivo sera pour l’occasion parée de ses plus beaux atours. Elle sera durant ces quelques jours débarrassée de ses embouteillages interminables qui donnent la migraine à ses habitants. Les Tananariviens sont obligés d’endurer les pires tourments à cause des travaux entrepris pour embellir leur capitale. Il s’agit d’une épreuve nécessaire pour donner à la capitale une image plus décente. Cette célébration du 50e anniversaire de l’Indépendance sera l’occasion pour le régime de marquer plus nettement sa rupture avec le passé et mettre en perspective tous les projets qu’il veut réaliser pour le pays.
Sur le plan international, c’est la célébration du 75e anniversaire du débarquement allié en Normandie qui a marqué cette semaine. Elle s’est déroulée avec faste et solennité en présence de la reine Elisabeth d’Angleterre, des présidents Emmanuel Macron et Donald Trump, et de la Première ministre Theresa May mais sans Vladimir Poutine, le grand absent du jour. Les cérémonies se sont déroulées sur les plages du débarquement devant une foule nombreuse. Elles ont mis à l’honneur les derniers vétérans encore vivants. Les discours prononcés par les chefs d’ Etat français et américains ont été empreints d’émotion et ont souligné la solidité des relations entre la France et les Etats- Unis.
En France, la redistribution des cartes sur l’échiquier politique est en train de se faire après les élections européennes. La République En Marche a retrouvé toute sa stabilité d’avant la crise des gilets jaunes. Elle attend patiemment le ralliement de tous les membres de L.R. qui ont décidé de quitter leur parti, après sa défaite. Le parti est en pleine tourmente. Ses ténors se sont réunis pour essayer de le rebâtir.
En Afrique, la situation est de plus en plus critique au Soudan après la répression sanglante opérée par le conseil militaire au pouvoir. L ‘appel au dialogue que ce dernier a adressé à l’opposition n’a pas convaincu la communauté internationale. En Algérie, les manifestants sont descendus dans la rue hier. Ce seizième vendredi de contestation s’est déroulé dans le calme. Il survient après l’annulation de l’élection présidentielle.
C’est une atmosphère de fête qui commence à régner en dépit des embouteillages monstres qui engorgent la capitale. La communication du ministère de la Culture sur la célébration du 79e anniversaire de l’Indépendance se met en place. Les préparatifs vont aller bon train dans les jours à venir. La politique sera toujours présente avec l’attente des résultats des élections législatives, mais les esprits vont très vite se tourner vers cette fête qui sera différente de celle qui l’ont précédée.
Patrice RABE