
La réfection des routes associée à la préparation des fêtes de l’Indépendance, à l’état de délabrement avancé des voies d’accès et le manque de civisme des conducteurs et usagers se combinent de telle manière que la capitale devienne littéralement « asphyxiée » par les bouchons interminables et leurs fumées.
Le qualificatif « constipé » a été d’ailleurs utilisé, notamment par les usagers de la toile. A bien y réfléchir, le terme est adéquat. La réfection des routes a eu effectivement lieu aux quatre coins de la ville : Ankazomanga-Andraharo, Analakely, ou encore Mahazo, etc. Le problème c’est que bien qu’il s’agisse d’un mal nécessaire, des lacunes en coordination et/ou organisation se font toutefois sentir, d’où les embouteillages monstres, en plus du nombre astronomique des voitures de la capitale qui vont crescendo. En effet, quand des portions de route d’axe stratégique sont réparées en même temps, elles impactent aussi lourdement sur les axes qui y sont reliées, par exemple : en raison de la réfection du côté d’Ankazomanga, il faut compter trois heures pour rallier Ankazomanga à Analakely, où une énième réfection de route se poursuit également. Analakely étant un axe central, les zones dont les embouteillages sont le pain quotidien, sont encore plus frappées par ce fléau : Petite vitesse, Analakely, Ambohijatovo, Soarano, ou encore Antanimena. Sans parler d’Ankorondrano, Alarobia, Marais Masay, Analamahitsy et de leurs environs, etc. Même en périphérie, les embouteillages font leurs lois, à Anosizato, Itaosy et Vontovorona, comme au By-pass. La réfection à Mahazo agace particulièrement les usagers, car effectivement du moins en surface, la portion concernée est exempte de délabrement avancé
Vie quotidienne et suggestions. Ces bouchons monstres bien qu’ils soient expliqués, entre autres par une raison- qui n’est pas mauvaise en soi- sapent, pourtant la vie quotidienne des Tananariviens et leur santé, car les gaz d’échappement des voitures font partie des premiers facteurs de pollution atmosphérique d’Antananarivo.,alors que celle-ci est déjà tristement célèbre pour être l’une des villes les plus polluées au monde, quand il est question de la qualité de l’air. Les embouteillages sapent l’organisation car pour ne pas être en retard, ou le moins en retard possible, il faut prendre deux à trois heures d’avance, d’où un stress énorme, si malgré tout, retard il y a. Les embouteillages ne sont plus considérés comme un « motif » acceptable de retard, en dépit de leur « monstruosité ». D’une part, les embouteillages ne ménagent pas non plus les citoyens les moins nantis, obligés de se contenter des bus, à l’origine d’encore plus de trafics avec leurs arrêts interminables et irréguliers, appelés vernaculairement « vodihazo ». En effet, pour se passer des bus, sans opter pour la marche à pied, il faudrait prendre un taxi, alors qu’en raison des trafics et de l’instabilité du prix du carburant, les tarifs de ce dernier deviennent hors de prix, un petit exemple, 20 000 MGA pour rallier Andravoahangy à Ankadindramamy-Mahazo, alors qu’usuellement, le tarif se chiffre aux alentours de la moitié, 10 000 MGA. Nombre d’usagers auraient préféré que les réfections de routes ne se fassent pas en même temps, d’autres auraient carrément pu attendre la fin des festivités, ou se faire durant la nuit, où les trafics sont moins intenses.
Luz Razafimbelo