
Le juge constitutionnel lance une ferme mise en garde à l’endroit de ceux qui seraient tentés d’influencer sa décision sur les Législatives du 27 mai.
Toutes les mesures de précaution sont prises au niveau de la Haute Cour Constitutionnelle pour éviter les erreurs dans le traitement des contentieux relatifs aux Législatives du 27 mai dernier. En l’espace de deux jours, la HCC a sorti deux communiqués. Dans le premier communiqué, le juge constitutionnel donne le chronogramme de différentes activités qu’il effectue dans l’exercice de ses attributions dont le ramassage direct des plis électoraux destinés à la Cour, la saisie informatique des résultats par bureau de vote selon le logiciel propre à la Cour depuis le 29 mai 2019, le contrôle systématique des procès-verbaux et des feuilles de dépouillement de chaque bureau de vote par les équipes de vérification depuis le 31 mai 2019, l’examen des fiches de vérification, des procès-verbaux et des feuilles de dépouillement par la Cour depuis le 3 juin 2019, le traitement des anomalies et des irrégularités selon le cas et la réception des requêtes en matière contentieuse. La HCC précise dans son communiqué qu’elle « entend exercer son rôle avec rigueur et en toute impartialité ». La Cour conclut son premier communiqué en affirmant que : « compte tenu du taux élevé d’abstention, tout un chacun, en particulier les candidats et leurs partisans, sont invités à faire preuve d’humilité, de retenue, d’honnêteté et de responsabilité » et que « toute pression ou manipulation de l’opinion publique ne soit d’aucun effet sur le respect de la volonté des électeurs ».
Trafic d’influence. Deux jours après, le juge constitutionnel a sorti un deuxième communiqué, mais avec un ton de ferme mise en garde contre toute tentative de trafic d’influence. « Jusqu’à la proclamation des résultats officiels des élections législatives, le président de la Haute Cour Constitutionnelle ne reçoit ni candidat, ni mandataire de candidat, ni émissaire de candidat, ni encore soutien de candidat. Pour toute contestation, ces derniers sont invités à suivre la procédure normale du contentieux électoral, qui a fait l’objet d’une sensibilisation et d’une large diffusion avant le scrutin. », souligne le communiqué. Avant de mettre les points sur les « i » : « Tout contact préalable avec un membre de la Cour ou tout responsable et agents de l’institution est prohibé car relevant du trafic d’influence. » Le deuxième communiqué de la HCC est un avertissement à peine voilé à l’endroit de ceux qui seraient tentés de corrompre les membres de cette juridiction qui est la seule juridiction compétente pour trancher sur les contentieux relatifs aux Législatives du 27 mai dernier. Sauf changement, le juge constitutionnel proclamera les résultats définitifs de ce scrutin 15 jours après la publication par la CENI des résultats provisoires.
Dernier jour. Au niveau de la Commission Electorale Nationale Indépendante, la confrontation des procès-verbaux est à son dernier jour aujourd’hui. « Il faudra terminer demain (NDLR : aujourd’hui) la confrontation des procès-verbaux pour que la journée de vendredi soit entièrement consacrée à la préparation de la proclamation par la CENI des résultats provisoires prévue le samedi 15 juin. », a expliqué le vice-président de la CENI Thierry Rakotonarivo. D’après nos sources, des milliers de procès-verbaux font depuis quelques jours l’objet de confrontation à Alarobia. « Des discordances sont constatées. Mais, il appartient à la HCC de prendre les mesures qui s’imposent. », a précisé Thierry Rakotonarivo. Selon les textes en vigueur, la confrontation des PV peut être effectuée à trois niveaux : au niveau des démembrements de la CENI, au niveau de la CENI centrale et au niveau de la Haute Cour Constitutionnelle. En tout cas, des candidats s’accusent par presse interposée des fraudes électorales, et se livrent à une véritable guerre de communication dans l’objectif d’influencer la décision de la HCC.
R. Eugène