« Andraso eo Paoly ». Une expression péjorative signifiant qu’on peut toujours attendre quelque chose ou quelqu’un qui a peu de chances de venir. Ce ne sera pas le cas de Paul Kagamé qui est attendu avec certitude à Mahamasina le 26 juin prochain.
En attendant Paul
Le portrait de Paul Kagamé trône déjà dans les rues de Tana alternativement avec celui d’Andry Rajoelina. Deux dirigeants qui ont beaucoup de points communs. Le premier est considéré comme « l’homme fort du Rwanda » tout autant que le second l’est pour Madagascar. Le président rwandais est l’artisan de la reconstruction de son pays meurtri par le génocide des Tutsi intervenu il y a 25 ans de cela. Son homologue malgache entend de son côté rattraper le retard de développement cumulé et accumulé en 59 ans d’indépendance. La mise au travail intensif des Rwandais, la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance constituent les axes majeurs de la politique de Paul Kagamé. Une voie sur laquelle Andry Rajoelina compte également s’engager à la vitesse d’un TGV. Le culte de la discipline est la marque de fabrique de l’« invité d’honneur » du locataire d’Iavoloha, qui inculque pour sa part la culture du résultat. Le fondateur du Front Patriotique Rwandais a été choisi comme Président de la République après la démission du Pasteur Bizimungu le 17 avril 2000. Même destin pour le numéro Un du « Tanora malaGasy Vonona » qui a été porté à la tête de la Transition au lendemain de la remise des pleins pouvoirs à un directoire militaire qui devait être assimilée à une démission de Marc Ravalomanana par la HCC le 17 … mars 2009. A la suite de l’instauration d’une nouvelle Constitution par référendum, Paul Kagamé a été élu au suffrage universel direct à la magistrature suprême de son pays le 9 août 2003. Même topo pour Andry Rajoelina qui avait également fait adopter par voie référendaire le 17 novembre 2010, la loi fondamentale de la Quatrième République pour n’être toutefois candidat qu’en 2018. La comparaison s’arrête là puisque le président rwandais en est à son troisième mandat tandis que son équivalent malgache entame à peine son premier quinquennat. Si Paul Kagamé peut potentiellement rester au pouvoir jusqu’en 2034 à 77 ans, grâce à une réforme constitutionnelle plébiscitée par référendum en décembre 2015, Andry Rajoelina, qui est le plus jeune président en Afrique, pourra encore briguer un second mandat en 2024, avec la Constitution actuelle qu’il veut, quant à lui, réviser pour donner plus de pouvoir aux régions. Pour l’instant, attendons Paul…
R. O