La lutte contre la circulation illégale des armes à Madagascar continue dans le cadre du programme d’Appui des Nations unies à la Réforme du Secteur Sécurité à Madagascar (ARSSM). Après la formation sur le marquage des armes mises à la disposition des forces de l’ordre malgaches qui s’est tenue à Vontovorona, il y a deux mois déjà, un atelier de formation sur le recensement et la révision pour le service national et les enregistrements des armes détenues par les civils a été ouvert, hier au cercle mess militaire Soanierana. Destinée aux responsables du bureau de la Défense, du Service National et de la gestion des Réserves (DSNR) repartis dans tous les districts du pays, cette formation vise essentiellement à mieux contrôler la prolifération de la circulation des armes dans tout le territoire national. Contrôler, car c’est ahurissant d’entendre qu’actuellement, sur les 60 000 armes détenues par des civils et enregistrées auprès des DSNR à Madagascar, près de 50% ne sont pas en règle. Elles sont enregistrées sans mention d’autorisation d’achat et de première détention d’arme. Ce fait laisse penser que les responsables chargés de cette opération, à savoir les secrétaires du bureau de la défense du district, ne sauraient pas faire leur travail, à entendre le Général de Brigade aérienne, Roger Jean Baptiste Rasolonirina, directeur du DSNR auprès du ministère de la Défense nationale à la cérémonie d’ouverture de cet atelier de formation à Soanierana. Parlant toujours des anomalies constatées sur le registre d’enregistrement des armes détenues par des civils disponible auprès de sa direction, il mentionne l’existence des doublons voir des triplons. Une personne est inscrite dans plusieurs districts. Le pire est l’existence d’armes classifiées inconnues dans ce registre, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas classées comme étant dans les fusils de chasse, les pistolets automatiques, les revolvers, ou les carabines de chasse. Une anomalie qui suscite la suspicion d’un
laisser-aller de la part des personnes qui les ont enregistrées. Sur les 7 130 armes enregistrées dans la province d’Antananarivo, cinq sont déclarées inconnues. Ce serait une erreur fatale si celles-ci tombaient entre de mauvaises mains. Les statistiques ont également révélé que la province de Toliara tient le record sur le nombre de civils propriétaires d’arme avec 15 550 dont beaucoup sont classifiées inconnues. Une province où des régions sont classées rouge en matière d’insécurité.
29 lots de matériel informatique. En effet, les hautes personnalités qui ont pris la parole à la cérémonie d’hier ont souligné l’importance de cet atelier. L’objectif est de renforcer la compétence des responsables dans l’accomplissement de leur mission pour uniformisation de la procédure d’enregistrement des armes détenues par les civils. Pour ce faire, le PNUD a fait un don de 29 lots de matériel informatique munis de logiciels élaborés dans ce sens. Financés par le programme des Nations unies pour la consolidation de la paix à Madagascar, ces appareils ont officiellement été remis à l’ouverture de cet atelier. Puisque dans leur métier ces responsables des bureaux de la Défense dans les districts s’exposent souvent à la corruption, ils étaient 120 à avoir signé une charte d’intégrité proposée par le Bianco.
T.M.