
Les indicateurs évaluant l’évolution du développement industriel à Madagascar évoluent positivement, selon le troisième rapport du Baromètre pour l’industrialisation durable. L’indice de conjoncture future et l’indice social affichent un bon climat.
Les industriels sont optimistes quant à l’évolution de l’industrialisation à Madagascar. C’est ce que reflète la troisième édition du Baromètre, publiée par l’Alliance pour l’industrialisation durable de Madagascar (AIDM). Le rapport indique un indice global de 47 sur 100, traduisant un climat global de niveau moyen. Pour l’indice social et l’indice de la conjoncture future, le score est à 78, ce qui indique un bon climat pour le secteur industriel. Ces deux indices reflètent l’optimisme des parties prenantes dans le secteur. Pour les six mois à venir, 59,14% des industriels attendent des impacts positifs de la politique générale de l’Etat sur l’industrialisation. Cependant, les industriels font face à de nombreuses difficultés. Les principaux résultats du présent baromètre énumèrent : la concurrence malsaine ; les défaillances en approvisionnement énergétique ; le coût de transport ; l’insuffisance de la demande ; la faiblesse du pouvoir d’achat domestique ; la difficulté d’accès au financement ; ainsi que l’insécurité. Selon le CREM (Cercle de Réflexion des Economistes de Madagascar), membre de l’AIDM, l’Etat doit honorer les « Velirano » pour poursuivre les objectifs inscrits dans sa Politique générale, afin d’entretenir l’optimisme des acteurs et de soutenir le processus d’industrialisation à Madagascar. Il s’agit notamment de l’objectif de « doubler la production énergétique sous cinq ans, et de réduire le tarif de l’énergie » ; de l’objectif de « l’industrialisation à grande échelle et de l’incitation à la production locale » ; ainsi que « la priorisation absolue de la paix et de la sécurité ».
Perceptions. 53,12% des industriels doivent recourir aux offres bancaires pour le financement des investissements et des besoins en fonds de roulement. Ce qui reste un frein, car très peu de services financiers répondent correctement aux attentes de ces industriels, bien que l’indice d’appréciation de ces services soit amélioré de 1,17 point en mai 2019, par rapport à la situation d’octobre 2018. En outre, d’après l’enquête menée, 70,73% des industriels trouvent que le système fiscal et douanier actuel défavorise leurs activités. Ce qui s’ajoute également à la liste des difficultés notées par le Baromètre. Cependant, le niveau d’intervention de l’Etat est apprécié par les industriels, notamment au niveau des infrastructures publiques, de l’amélioration de l’approvisionnement en énergie, de la lutte contre l’importation sauvage, et l’insécurité. Du coté du salariat, la situation reste moyenne car 69,23% des employés du secteur industriel restent à leur poste de travail, juste pour la survie, d’après toujours le Baromètre. Par ailleurs, 36,56% des industriels ont indiqué une augmentation de l’effectif du personnel dans leurs entreprises. D’après leurs propos, la main-d’œuvre répond généralement à leurs besoins (d’entreprises).
Antsa R.