
Une nouvelle méta-analyse, effectuée par une équipe médicale québécoise, vient d’apporter de nouveaux éléments confirmant l’efficacité du vaccin contre le papillomavirus humain.
Depuis 2007, il est possible de se prémunir du papillomavirus (HPV) par le biais de la vaccination. Des campagnes de vaccination sont menées dans de nombreux pays du monde. A Madagascar, une phase pilote a été menée il y a quelques années sur les filles dans plusieurs villes du pays. Cependant, des débats se font sur plusieurs fronts sur l’efficacité du vaccin, mais surtout, des effets indésirables de celui-ci. Une vaste analyse effectuée par une équipe médicale québécoise, menée par le Pr Mélanie Drolet du CHU de Québec-Laval University Center, vient de confirmer l’efficacité du vaccin. En effet, cette méta-analyse, incluant une phase de recoupement de 65 études concernant 14 pays développés – couvrant ainsi plus de 60 millions d’individus – a montré une forte baisse de l’incidence des cancers du col utérin. En effet, l’analyse parle d’une baisse de 83% de l’incidence des cancers du col de l’utérus chez les filles de 13 à 19 ans, entre 5 et 8 ans après avoir reçu le vaccin, et de 66% chez les femmes de 20-24 ans. Et ce n’est pas tout : selon toujours cette analyse, les campagnes de vaccination permettent de réduire les lésions cervicales précancéreuses, lesquelles sont des modifications des cellules du tissu recouvrant le col de l’utérus, et qui pourraient évoluer vers un cancer.
Les garçons aussi. Si jusqu’ici les campagnes de vaccination contre les HPV s’adressent principalement aux filles, et de préférence avant le début de l’activité sexuelle, vacciner aussi les garçons est loin d’être une mauvaise idée. En effet, les campagnes de vaccination contre les HPV ont également des impacts sur l’incidence des verrues génitales, lesquelles peuvent affecter aussi bien les femmes que les hommes. Selon l’étude de l’équipe québécoise, une baisse de 67% des diagnostics de verrues génitales a été observée chez les filles de 15 à 19 ans, entre 5 et 8 ans après la vaccination ; et de 48% chez les garçons du même âge. Forte de ces constats, l’équipe du Pr Drolet soutient que ces résultats confirment l’efficacité du vaccin contre les HPV, et viennent renforcer les conclusions déjà établies dans le cadre d’une précédente méta-analyse réalisée en 2015, mettant en évidence l’efficacité du vaccin.
Recueillis par Hanitra R.