Piraterie, pêche illégale, trafic de drogue, traite d’êtres humains, blanchiment d’argent, risque terroriste, pollution, etc… sont autant d’aspects de l’insécurité maritime à laquelle les pays de l’Océan Indien occidental, par leur situation géographique et leurs spécificités, accordent une attention particulière.
Les 18 et 19 juin 2019, une Conférence ministérielle sur la sécurité maritime dans l’Océan Indien occidental s’est tenue à Maurice ; suivie le 20 juin de la 22e session plénière du Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes somaliennes. Plus de 200 délégués de haut niveau, issus d’une quarantaine de pays et organisations internationales, y ont participé ; avec notamment la présence des ministres de Madagascar, des Comores, de Djibouti, du Kenya, ainsi que du secrétaire d’Etat des Seychelles, représentant la présidence du Conseil des ministres de la Commission de l’Océan Indien (COI), du secrétaire d’Etat de Norvège, de la sous-secrétaire générale pour l’Afrique du Département des Affaires politiques et de Consolidation de la paix des Nations unies, des ambassadeurs de l’Union européenne, de la France, du Royaume-Uni, de la Chine, de lInde et du Japon, entre autres ; et de hauts-représentants des Etats-Unis, de plusieurs pays africains, arabes, asiatiques et européens, des forces navales, du COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe), de l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement), de la COI, ou encore des agences onusiennes (Organisation maritime internationale, Organisation internationale pour les migrations, Office des Nations unies contre la drogue et le crime, FAO…).
Coordination. Ces deux grands rendez-vous du mois de juin ont surtout été une occasion de faire le point sur les enjeux de la sécurité maritime et les initiatives pour y faire face. Au total, une trentaine d’initiatives luttant contre les différents aspects de l’insécurité maritime ont cours dans l’Océan Indien occidental actuellement. Les participants à la Conférence ministérielle ont ainsi appelé à une coordination effective de l’ensemble de ces initiatives, afin d’éviter les chevauchements et assurer une sécurisation durable de l’Océan Indien occidental. Faut-il rappeler que cette zone est traversée par des routes maritimes d’importance mondiale. Parmi ces initiatives, les mécanismes d’échange d’information et de coordination des actions en mer, mis en place à travers le programme MASE, financé par l’Union européenne, et les activités du Code de conduite de Djibouti (et ses amendements de Djeddah), ont particulièrement retenu l’attention. En effet, ils fondent une architecture régionale de sécurité maritime adaptée aux besoins de la région.
Suivi en temps réel. Les centres régionaux mis en place à travers ces initiatives permettent de mieux coordonner les actions en mer, et de fluidifier la circulation de l’information entre les administrations nationales chargées de la sécurité. Les outils déployés dans le cadre du programme MASE auprès du Centre régional de fusion de l’information maritime à Madagascar, et du Centre régional de coordination opérationnelle aux Seychelles, permettront notamment de suivre la situation maritime en temps réel, et d’identifier rapidement les comportements suspects ou les cas de détresse en mer pour une intervention coordonnée. Au terme de la rencontre, la Déclaration de la Conférence ministérielle sur la sécurité maritime dans l’Océan Indien occidental, et le Communiqué final de la 22e session plénière du CGPCS, ont été adoptés. Ces deux documents fixent le cap des actions à venir pour la sécurité maritime régionale. Les organisations régionales de l’Afrique orientale (COMESA, IGAD, EAC et COI) sont appelées à rester en première ligne de la mobilisation et de l’action pour la sécurité maritime, en appui à leurs Etats membres, et avec le soutien des partenaires au développement, notamment l’Union européenne.
Au terme des rencontres, les autorités mauriciennes ont annoncé l’organisation d’une nouvelle édition de la Conférence ministérielle en 2020, dont l’objectif est d’évaluer la mise en œuvre de la Déclaration adoptée le 19 juin, ainsi que d’un sommet sur la question.
Hanitra R.