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jeudi, juillet 3, 2025
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Lahatra : Un petit SDF face à son destin tragique

Le jeune Lahatra et sa récolte de l’après-midi.

Une rencontre fortuite avec le jeune Lahatra dans les environs d’Ampefiloha, le samedi 29 juin 2019. Un petit orphelin de 12 ans qui gagne sa vie en ramassant des capsules de boisson hygiénique, dans les rues de la capitale et sous la pluie.  

S’il est coutume de croiser des enfants sans domicile fixe errant dans tout Madagascar, il est rare de voir des gamins comme Lahatra, qui ne mendie pas. « Jamais on ne l’a vu demander de l’argent ; à la place, il demande l’autorisation de ramasser les capsules jetées par les clients sur les trottoirs » nous explique Setra, gérant d’un bar dans le quartier d’Ampefiloha. Effectivement, interrogé sur son gagne-pain et son mode de vie, le garçon nous a confié que mendier ne fait partie de ses habitudes. Il préfère récolter les objets jetés dans les rues pour les revendre. Toujours d’après ce dernier, il parvient à faire un bénéfice de  3 000 ariary et 5 000 ariary par jour grâce à son petit business. Ses clients sont les artisans qui façonnent les tôles et les accessoires de décoration du côté du Tetezan’ny Bekiraro.

Le pourquoi du comment ? Lahatra, ou destin en français, est orphelin, selon ses dires. Mais même du vivant de ses parents, ils vivaient déjà dans l’extrême pauvreté. Cependant, à cette époque, il ne pouvait faire grand-chose pour aider ses défunts parents. Maintenant qu’ils ne sont plus là « je dois me débrouiller pour gagner ma vie, du moins pour manger et survivre car personne ne le fera à ma place ». Ainsi, muni de son petit bâton composé d’un aimant sur le bout « j’ai fabriqué moi-même cet outil », il affronte vents et marées, pluies, froid ainsi que les insultes de certains passants avant de se rendre au marché d’Ambodin’Isotry pendant la nuit, afin de trouver un lieu chaud où dormir. Mais difficile de croire que ce garçon dorme au chaud quand d’autres bien lotis, tremblent encore sous trois couvertures.

Et si les capsules ne traînaient plus les rues ? Inconscient du rôle qu’il joue dans l’assainissement des rues de la capitale, il a répondu à cette question sans la moindre inquiétude « quand je ne parviens pas à trouver des capsules de bière, je récupère les objets en fer dans les dalles ou bien j’effectue des lavages à Anosipatrana ! ». La débrouillardise de ce petit garçon est étonnante ; et si lui ignore les biens qu’il apporte à la société, il faudrait que la société puisse un jour offrir une meilleure structure lui permettant à lui, et à toutes les personnes dans une situation d’extrême pauvreté, de vivre décemment. Pour l’instant, les efforts entrepris par les congrégations religieuses, le père Pedro et son équipe, les politiques et les grandes sociétés (qui font des actions sociales) n’ont pu éradiquer complètement la pauvreté, que ce soit dans le pays ou dans le reste du monde. En tout cas, au rythme où les choses bougent, ces personnes espèrent croiser, dans un futur proche, leur bonne étoile.

Anja RANDRIAMAHEFA

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