La coopérative qui gère la ligne 192 a lancé, ce mardi, une formation pour ses chauffeurs et receveurs. « C’est essentiel car il y a trop de laisser-aller du côté des chauffeurs de bus à Antananarivo », nous a dit Rakotoarisoa Nantenaina Elysée Landry, directeur de la coopérative. Pour cette première séance, ce sont donc 40 chauffeurs et receveurs qui ont été conviés à cette formation axée sur le civisme, la propreté et le savoir-vivre. Le formateur, Patrick Randrianjara, également directeur exécutif de la société SLMI (Solution Logistique Madagascar Innovation), s’est entretenu avec ces derniers pendant 1h30 dans les locaux de la coopérative, à Ankadikely Ilafy. Dès le départ, ce formateur a fait savoir à ces postulants chauffeurs-receveurs que les chauffeurs sont considérés par les habitants de la capitale comme « des voyous, des mal-élevés qui ne respectent personne et qu’il est temps que cela change ! ». C’est d’ailleurs l’objectif de cette formation a-t-il ajouté. Selon son explication, chauffeurs et receveurs doivent le respect à leur travail, car dépendent d’eux la vie des passagers, d’autrui mais aussi la pérennité de la coopérative. Ainsi, c’est le moment d’en finir avec les mauvaises pratiques (vol, mensonge, le non-respect du nombre de passager autorisé, les injures envers les passagers, les excès de vitesse et toutes les mauvaises habitudes des chauffeurs et receveurs).
Une heure trente de leçon. Tous les aspects du métier de chauffeur et de receveur ont été abordés lors de cette formation. Comment faut-il parler ? Comment se vêtir ? Pourquoi est-ce que la propreté est importante ? Pourquoi faut-il respecter les arrêts ? Quelles peuvent être les conséquences du manque de prudence de la part du conducteur ? A la fin de la séance, on a pu constater qu’une grande partie des chauffeurs et receveurs étaient abasourdis et sonnés. Si Andrianjaka Fanomezantsoa, chauffeur, nous a confié que cette formation est une excellente idée pour les chauffeurs, les autres nous ont paru un peu plus perplexes « accordez-moi le temps de méditer sur la question », nous a demandé un autre chauffeur lorsque nous l’avons interrogé. Enfin, pour l’impression du passager par rapport à la mise en place de cette formation, nous avons trouvé une dame sur les lieux qui nous a donné son avis « c’est une bonne chose même si je n’ai jamais eu à me plaindre du service de cette coopérative », a-t-elle dit avec un soupçon de timidité. Il ne reste plus qu’à espérer que ce type de formation améliore la qualité du service offerte par les transporteurs d’Antananarivo et surtout que cela inspire d’autres coopératives.
Anja RANDRIAMAHEFA