
Une visite de quelques jours dans le Sud de Madagascar a permis à une délégation sud-coréenne incluant des experts en nutrition, de constater de visu les réalités du terrain et de renforcer la coopération technique et financière de la République de Corée à Madagascar en matière de prévention de la malnutrition chronique.
Les jardins potagers scolaires et communautaires constituent un élément clé dans un ensemble de processus en vue de prévenir la malnutrition chronique dans le Sud. En partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour la mise en œuvre, la Corée du Sud a contribué à la réalisation d’un projet en vue de lutter contre la malnutrition chronique dans le Sud de Madagascar, notamment chez les enfants, à travers l’approche « Miaro », un projet intégré aux fins de prévention du retard de croissance chez les enfants, et d’amélioration de l’état nutritionnel des femmes en âge de procréer. C’est ainsi qu’une délégation sud-coréenne composée de l’ambassadeur de la République de Corée à Madagascar, Lim Sang-Woo, du directeur de l’Agence de Coopération Internationale de la Corée du Sud (KOICA) pour l’Afrique de l’Est, Lee Hyang-Woo, et des experts en nutrition, a visité des sites du PAM dans le Grand Sud, du 1er au 5 juillet 2019.
Un système qui marche. Des visites des sites de l’approche Miaro, entre autres des jardins scolaires, communautaires et de case, ont été effectuées par cette délégation sud-coréenne qui a par ailleurs, visité un centre de santé et des sites de nutrition communautaire à Itampolo et Fotadrevo. « Le système des jardins scolaires et communautaires bénéficie directement aux cantines scolaires. Avec les légumes récoltés, il est possible d’offrir des aliments diversifiés aux enfants dans les repas scolaires », explique Moumini Ouedraogo, représentant du PAM à Madagascar. Les élèves bénéficient ainsi des avantages d’apports en nutriments et en vitamines, leur permettant de mieux se concentrer durant les cours, et de faciliter l’apprentissage. L’existence de cantine scolaire contribue à les motiver d’aller à l’école et de ne manquer à aucun jour de classe dans la mesure où certains enfants ne mangent à leur faim que, grâce au repas proposé dans les cantines scolaires. « De plus, ils répliquent à la maison les techniques de jardinage apprises à l’école, et aident leurs parents à développer des jardins de case », ajoute le représentant du PAM.
Communiquer et sensibiliser. L’approche Miaro vise avant tout à l’amélioration de l’état nutritionnel des enfants dans leurs 1000 premiers jours de vie, autrement dit, de la conception à l’âge de deux ans. « Il n’y a pas assez de connaissances autour de la nutrition des femmes enceintes et allaitantes, et l’alimentation des enfants au-delà de l’âge de six mois. Plus de sensibilisation et de communication autour du changement du comportement pour l’adoption des bonnes pratiques sont nécessaires pour assurer une meilleure diversité alimentaire des enfants, et un bon état nutritionnel et de santé des femmes, avant, pendant et après l’accouchement », déclare, pour sa part, le Dr Yunhee Kang, spécialiste en nutrition humaine à l’Université Johns Hopkins de Baltimore, aux États-Unis. Et d’ajouter que des messages simples, clairs et répétés, à travers des affiches, des bannières ou des messages vocaux, sont des exemples pouvant être appliqués par la population dans leur vie quotidienne.
Améliorer les infrastructures. La délégation sud-coréenne a bien entendu, constaté de visu les réalités du terrain dans le Sud de Madagascar et a vu de près la situation de pauvreté extrême, la sécheresse et la malnutrition qui prévalent dans cette partie de la Grande île. Le directeur de KOICA pour l’Afrique de l’Est, Lee Hyang-Woo, n’a pas manqué de souligner face à cette situation qui l’a fortement touché, le caractère essentiel de l’amélioration des infrastructures routières. Ce, afin de faciliter l’accès aux marchés et aux aliments nutritifs pour les femmes et les enfants. Avis partagé par l’ambassadeur de la République de Corée à Madagascar, Lim Sang-Woo, qui a souligné l’engagement de la Corée du Sud dans la poursuite de la coopération avec le PAM dans l’objectif d’augmenter le nombre des bénéficiaires de l’appui coréen, et d’améliorer l’état nutritionnel des enfants en réduisant le retard de croissance.
Hanitra R.