A quelques heures de l’heure fatidique du résultat du match des Barea contre les Léopards, on ne peut qu’hésiter entre déjà chanter victoire ou pleurer défaite qui peut, hélas, aussi nous accabler.
Mais comme un étudiant qui attend le verdict d’un examen, il veut savourer le moment présent où le couperet n’est pas encore tombé. Là, il peut rêver d’une issue heureuse pour lui, où il peut entrevoir des suites scolaires tranquilles pour finir par une vie meilleure et sans problème. Là, le gamin qui est en chacun de nous, voit ses Barea en quarts, en demies et pourquoi pas en finale, et apothéose, ramener la COUPE au pays. Le tout enrobé d’allégresse et…
« Quelques notes de musique/En rêvant/De ce monde magnifique où vivront tous les Malgaches. Quelques notes de musique/Pour arrêter le temps/Qu’y-a-t-il de magique/Qu’y-a-t-il de plus grand ?
Mais je t’aime, je t’aime/mais tout est si fragile/Mais tout est difficile.
… Mais je veux rester libre/M’accrocher malgré les quelques peurs en passant/…Quelques notes de musique/Sur le chagrin des mots /pour nos cœurs romantiques/qui s’éloignent en solo… »
Ces paroles de Gilbert Montagné me sont revenues, je ne sais pas pourquoi , en me levant ce matin. Elles ne m’empêchent pourtant pas de penser à l’autre face non du disque mais de la réalité, c’est-à-dire à une défaite.
Celle qui nous renvoie la queue entre les jambes, nous ramène à notre grisaille habituelle, ponctuée de querelles permanentes, où les optimistes et les pessimistes se confondent dans la communion de la fatalité de voies séparées.
Aussi Pharaons qu’ils furent, les Egyptiens ont volés en éclats, le petit prince, en la personne de Mahomed Salah, est bien tombé de son trône. Le président de la Fédération n’a pas trouvé mieux que de chercher la porte de sortie et l’entraîneur néerlandais, n’en parlons pas. Espérons qu’il n’en sera pas de même dans notre camp. Bien des voix maudiront le président d’avoir porté malheur la poisse en allant là-bas. Beaucoup lui en voudront d’avoir voulu profiter de l’engouement sportif pour mieux polir son image politique.
Déjà, dans L’Empire Romain, le poète Juvénal disait que pour gouverner, il fallait donner au peuple « pain et Jeux » (traduction de « Panem et circenses »). Ainsi, le peuple pouvait se nourrir et se divertir. On assistait alors à une Paix sociale mettant ainsi le peuple hors du jeu politique, et évitant conflits, révoltes, soulèvements. Déjà de nos jours, le riz se fait de plus en plus rare. Quelques nouilles en guise de festin…dirait-on dans le même tempo que la chanson de Gilbert Montagné.
M.Ranarivao