
Photo WWF Madagascar
Les dernières mises à jour de la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), publiée le mois dernier, placent le bois de rose et le palissandre de Madagascar parmi les espèces les plus menacées.
La liste rouge de l’UICN, qui est l’inventaire le plus complet de l’état de conservation des espèces végétales et animales dans le monde, renferme des millions de données. Sa dernière mise à jour, le fruit de l’évaluation scientifique de plus de 105.000 espèces, répertorie plus de 28.000 espèces menacées d’extinction, parmi lesquelles figurent plus de 5000 arbres de 180 pays, dont les bois précieux de Madagascar. Cette évaluation scientifique a pris en compte la majorité des forêts sèches de Madagascar. L’analyse a été effectuée sur 23 espèces de bois précieux dont le genre Dalbergia auquel appartiennent le palissandre et le bois de rose. Le constat est sans appel : à Madagascar, ces espèces sont poussées vers l’extinction définitive, principalement en raison de l’activité humaine, selon l’UICN. Dans l’ensemble, plus de 90% de toutes les espèces de bois de rose et de palissandre inscrites sur la liste rouge sont menacées à raison du trafic illicite et de la perte de l’habitat.
Sur les plus de 100.000 évaluations, l’UICN qui n’a constaté aucune des espèces évaluées, ne semble remonter la pente du déclin. En d’autres termes, aucune ne montre des signes d’amélioration de son statut permettant de les placer dans une catégorie de menace inférieure.
Marché illégal. La liste rouge de l’UICN ne constitue pas une contrainte légale, contrairement à celles de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) qui pour sa part, éclaire davantage sur l’évaluation du risque d’illégalité, s’agissant notamment des essences commercialisées. La CITES a inscrit les espèces d’ébène, de bois de rose et de palissandre dans son Annexe II en 2013, sur laquelle figurent les espèces dont le commerce doit être réglementé pour éviter une exploitation qui les exposerait vers une extinction définitive. Pour Madagascar, il est de notoriété publique que les bois précieux « alimentent le marché illégal en Asie où les meubles en bois de rose et d’ébène sont des signes de richesse », indique WWF Madagascar, qui souligne par ailleurs que depuis 2014, Madagascar peine à dresser un inventaire complet des stocks, qu’il s’agisse de stocks déclarés ou de stocks saisis, en dépit de nombreuses mesures déjà annoncées et mises en place. Notons que la délibération sur la gestion des stocks est inscrite sur l’agenda de la réunion du comité permanent de la CITES qui se tiendra ce mois d’août.
Hanitra R.