Le ministre de l’Energie Fienena Richard a reconnu que l’énergie qui doit être le fer de lance de l’économie constitue un des principaux facteurs de blocage du développement du pays.
« Les maux sont connus ». Le ministre de l’Energie Fienena Richard l’a déclaré lors de l’ouverture de l’atelier d’identification des actions prioritaires du secteur électricité qui s’est tenue hier au centre de formation de la Jirama à Ambohimanambola. « Les quelques semaines que j’ai passées à la tête de ce département ministériel m’ont permis d’établir un état des lieux assez exhaustif du secteur. En fait, l’énergie constitue un des principaux facteurs de blocage du développement économique et social de Madagascar », a-t-il soulevé. Entre temps, il a révélé que la Jirama est en train d’assainir le secteur pour identifier les abonnés qui volent de l’eau et de l’électricité. « Certains clients font déjà des interventions alors qu’ils doivent régulariser leurs factures depuis si longtemps », a-t-il dénoncé.
Délestage. De son côté, le directeur général de la Jirama, Rasidy Désiré a annoncé qu’un projet de loi sera bientôt soumis au ministre de Tutelle concernant l’assainissement du secteur et les sanctions des abonnés et leurs complices qui volent de l’eau et de l’électricité. « Il faut les sanctionner car cela pénalise la société mais il se peut que ce genre de sanction ne soit pas inscrit dans le code pénal. Raison de l’élaboration de ce projet de loi », a-t-il poursuivi. Notons que ce sont notamment des gros clients de la Jirama qui font des dérives. Parlant du problème de délestage qui est survenu tout récemment à Vatomandry et à Ambohimanarina, le ministre de Tutelle a expliqué que des efforts ont été déployés mais étant donné la vétusté des matériels de la Jirama, on ne peut pas tout résoudre en si peu de temps.
Gouvernance inefficace. En outre, le ministre Fienena Richard a évoqué les différents maux au sein du secteur. On peut citer, notamment la défaillance de l’offre en quantité et en qualité, le coût relativement élevé de l’électricité. « Madagascar est classé 16e pour le tarif social et 17e pour le tarif industriel en Moyenne Tension sur 39 pays similaires en Afrique », a-t-il déclaré. La couverture territoriale est insuffisante car seuls 12 % de la population ont accès à l’électricité contre 53,2 % au Sénégal et 75,2 % en Afrique du Sud. La gouvernance inefficace du secteur y est également pour quelque chose. En effet, « la Jirama a une double vocation sociale et commerciale difficilement conciliable. L’exemple de la totalité des dettes de l’Etat envers la Jirama qui se chiffre à 100 milliards d’Ariary à la fin de 2013 en est la preuve », a-t-il enchaîné.
Plan d’action. L’entreprise est en même temps en difficulté financière en raison de non application de la vérité de prix. Elle n’est plus en mesure d’assurer l’entretien systématique de ses générateurs. Les projets de renouvellement de matériels ou d’investissements dans les nouvelles centrales hydro-électriques qui sont déjà programmés ont été différés. « Mais à l’issue de cet atelier qui a vu la participation de tous les acteurs concernés y compris les partenaires techniques et financiers, on va identifier les investissements prioritaires et les besoins à très court terme pour redynamiser le secteur. Un plan d’action détaillé suivant un timing sera ainsi établi de commun accord dans le but de réduire le coût de l’énergie tel que le Président de la République a annoncé lors de sa visite dans le Sud», a fait savoir le ministre Fienena Richard.
Navalona R.